L'hypocrisie est l'attitude morale par laquelle on exprime des sentiments, des opinions que l'on n'a pas ou que l'on n'approuve pas[1], ou plus simplement l'acte de mentir consciemment pour s'attirer des faveurs sociales.
Le Vocabulaire de théologie biblique de Xavier Léon-Dufour dit des hypocrites qu'ils sont « ceux dont les conduites n'expriment pas les pensées du cœur »[2]. Plus qu'un manque de sincérité, c'est un manque de loyauté et de droiture. Si le menteur ment contre les faits, l'hypocrite ment contre ses sentiments.
Le langage populaire a des équivalents. Outre le terme de « comédien », dont l'origine étymologique se rapporte à l'idée de jouer un personnage que l'on n'est pas vraiment, on trouve aussi des jurons comme « jésuite », « faux-derche », « faux-cul », « faux-jeton », « entubeur », « bluffeur », qui montrent bien une utilisation savante ou réfléchie de l'apparence. Le personnage de Tartuffe (Molière) est un symbole du détournement de la vérité, tandis que l'expression « faire prendre des vessies pour des lanternes » met ce trait en valeur. On peut aussi considérer l'hypocrisie comme la duplicité typique de ceux « qui se posent en parangons de vertu alors que leur vie n'est que scandales »[3].
L'accusation d'hypocrisie, souvent latente chez les anciens, (par exemple chez Juvénal ou dans le « Contre les sophistes » de Polycarpe[4]), ou encore dans les évangiles sont particulièrement vécues comme scandaleuses en ce qu'elles constituent une atteinte à l'ordre de la vérité, à l'ordre du monde et de Dieu, et très profondément à la vie sociale.
Par son côté particulièrement proche du mensonge, l'hypocrisie est le contraire de la sincérité qui revient à exprimer fidèlement et avec bonne foi des sentiments ou pensées, à ne pas confondre avec l’honnêteté qui est au sens strict du terme la tendance à exprimer sans dissimulation tous ses sentiments ou pensées.