IPv6

L'IPv6 (Internet Protocol version 6) est un protocole réseau sans connexion de la couche 3 du modèle OSI (Open Systems Interconnection).[1]

IPv6 est l'aboutissement des travaux menés au sein de l'IETF au cours des années 1990 pour succéder à IPv4 et ses spécifications ont été finalisées dans la RFC 2460[2] en . IPv6 a été standardisé dans la RFC 8200[3] en .

Grâce à des adresses de 128 bits au lieu de 32 bits, IPv6 dispose d'un espace d'adressage bien plus important qu'IPv4 (plus de 340 sextillions, ou , soit près de 7,9 × 1028 de fois plus que le précédent). Cette quantité d'adresses considérable permet une plus grande flexibilité dans l'attribution des adresses et une meilleure agrégation des routes dans la table de routage d'Internet. La traduction d'adresse, qui a été rendue populaire par le manque d'adresses IPv4, n'est plus nécessaire. Pour avoir une idée à l'échelle humaine, on pourrait adresser chaque grain de sable sur la Terre, plusieurs fois[1].

IPv6 dispose également de mécanismes d'attribution automatique des adresses et facilite la renumérotation. La taille du sous-réseau, variable en IPv4, a été fixée à 64 bits en IPv6. Les mécanismes de sécurité comme IPsec font partie des spécifications de base du protocole. L'en-tête du paquet IPv6 a été simplifié et des types d'adresses locales facilitent l'interconnexion de réseaux privés.

Le déploiement d'IPv6 sur Internet est compliqué en raison de l'incompatibilité des adresses IPv4 et IPv6. Les traducteurs d'adresses automatiques se heurtent à des problèmes pratiques importants (RFC 4966[4]). Pendant une phase de transition où coexistent IPv6 et IPv4, les hôtes disposent d'une double pile, c'est-à-dire qu'ils disposent à la fois d'adresses IPv6 et IPv4, et des tunnels permettent de traverser les groupes de routeurs qui ne prennent pas encore en charge IPv6.

En 2011, seules quelques sociétés ont entrepris de déployer la technologie IPv6 sur leur réseau interne, Google[5] notamment.

Au début de l'année 2016, le déploiement d'IPv6 est encore limité, la proportion d'utilisateurs Internet en IPv6 étant estimée à 10 %[6], et ce en dépit d'appels pressants à accélérer la migration adressés aux fournisseurs d'accès à Internet et aux fournisseurs de contenu de la part des registres Internet régionaux et de l'ICANN, l'épuisement des adresses IPv4 publiques disponibles étant imminent.

En 2022, le taux d'implémentation en France serait de plus de 75 % et la couverture chez les opérateurs français serait très élevée (à l'exclusion de SFR). Près d'un site sur deux serait accessible en IPv6[7].

En 2023, le taux d’utilisation mondial d'IPv6 serait d'environ 40 %[8].

  1. a et b « IPv6: Tout savoir sur ce nouveau standard Internet », sur IONOS Digital Guide, (consulté le )
  2. (en) Robert Hinden, Steve Deering, « Internet Protocol, Version 6 (IPv6) Specification », Request for comments no 2460,
  3. (en) « Internet Protocol, Version 6 (IPv6) Specification, Request for Comments 8200 », Request for comments no 8200,
  4. (en) « Reasons to Move the Network Address Translator - Protocol Translator (NAT-PT) to Historic Status », Request for comments no 4966,
  5. Jean Elyan avec IDG News Service, Google teste IPv6 sur son réseau interne, Le Monde informatique, 12 décembre 2011
  6. (en) Google IPv6 statistics
  7. « Baromètre annuel de la transition vers IPv6 en France », sur Arcep (consulté le )
  8. (en) « IPv6 adoption – Google », sur www.google.com (consulté le )