Impacts sur Jupiter

Vue d'artiste d'un fragment de la comète Shoemaker-Levy 9 (au premier plan) se dirigeant vers Jupiter (au fond) alors qu'un autre vient de percuter cette dernière (tache lumineuse sur Jupiter).

Les impacts sur Jupiter sont les collisions d'objets célestes, astéroïdes ou comètes, avec la planète Jupiter. Depuis les années 1990, plusieurs de ces impacts ont pu être observés, le premier et plus spectaculaire d'entre eux étant celui de la comète Shoemaker-Levy 9 en .

Jupiter a une masse équivalent à deux fois et demi le total des masses des autres planètes du système solaire, ce qui en fait le deuxième objet le plus massif de notre système planétaire, après le Soleil. De ce fait, la géante gazeuse possède une grande sphère d'influence gravitationnelle, d'environ 50 millions de kilomètres de rayon (un tiers d'unité astronomique), qui lui permet de capturer nombre d'objets passant à proximité. La proximité du système solaire interne, et en particulier de la ceinture principale d'astéroïdes, renforce également l'influence de la planète géante sur les objets qui en font partie et favorise donc les captures par la planète orange.

La plupart des objets suivent, une fois capturés, une orbite fortement elliptique autour de Jupiter. Ces orbites sont généralement instables et demeurent fortement influencées par le Soleil — en particulier lorsque l'objet se trouve à son apozène, c'est-à-dire à son point le plus éloigné de Jupiter. Certains de ces objets retournent sur une orbite héliocentrique après plusieurs révolutions autour de la planète, mais d'autres finissent par s'écraser sur cette dernière ou, plus rarement, sur un de ses satellites[1],[2].

Pendant longtemps[Quand ?], les astronomes ont cru que ces caractéristiques tendaient à favoriser l'expulsion en dehors du système solaire ou la capture par la géante gazeuse de la majorité des objets qui traînent dans son voisinage et, par conséquent, à conduire à une réduction du nombre d'objets potentiellement dangereux pour la Terre. Des études dynamiques ultérieures[Quand ?] ont montré que, en réalité, la situation est plus complexe : la présence de Jupiter tend en effet à réduire la fréquence des impacts sur Terre d'objets du nuage d'Oort[3], mais tend à augmenter celle des astéroïdes[4] et des comètes à courte période[5].

Pour cette raison[Laquelle ?], Jupiter est la planète du système solaire caractérisée par la plus grande fréquence d'impacts : la planète serait touchée plusieurs fois par an par des objets de plus de 10 mètres de diamètre. Cela lui vaut parfois le surnom (souvent employé de travers) d'« aspirateur » du système solaire[6],[7].

  1. (en) G. Tancredi, « Temporary Satellite Capture and Orbital Evolution of Comet P/Helin-Roman-Crockett », Astronomy and Astrophysics, vol. 239,‎ , p. 375–380 (Bibcode 1990A%26A...239..375T)
  2. (en) Katsuhito Ohtsuka, « Quasi-Hilda Comet 147P/Kushida-Muramatsu: Another long temporary satellite capture by Jupiter », Astronomy & Astrophysics,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) J. Horner, « Jupiter - friend or foe? III: the Oort cloud comets », International Journal of Astrobiology, vol. 9, no 1,‎ , p. 1-10 (DOI 10.1017/S1473550409990346, Bibcode 2010IJAsB...9....1H)
  4. (en) J. Horner, « Jupiter: Friend or foe? I: the asteroids », International Journal of Astrobiology, vol. 7, no 3&4,‎ , p. 251-261 (DOI 10.1017/S1473550408004187, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) J. Horner, « Jupiter - friend or foe? II: the Centaurs », International Journal of Astrobiology, vol. 8, no 2,‎ , p. 75-80 (DOI 10.1017/S1473550408004357, Bibcode 2009IJAsB...8...75H)
  6. (en) Dennis Overbye, « Jupiter: Our Cosmic Protector? », The New York Times,‎ , WK7 (lire en ligne, consulté le )
  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Sanchez-Lavega