Jiang hu

Le terme jiang hu (chinois simplifié : 江湖 ; pinyin : jiāng hú ; Wade : chiang¹ hu² ; EFEO : kiang hou ou tsiang hou ; cantonais Jyutping : gong¹ wu⁴), parfois écrit jianghu, signifie en mandarin « fleuve et lac », mais est plus généralement traduit par « rivières et lacs ». Ce terme est utilisé pour désigner, dans la littérature, une société parallèle à la société traditionnelle de la Chine impériale, essentiellement constituée :

  • des combattants, artistes martiaux, qui forment la « forêt de la guerre » ou wulin (chinois simplifié : 武林 ; pinyin : wǔ lín), également appelé « le monde des arts martiaux » :
  • de manière plus générale, des personnes vivant en marge de la société : prostitué(e)s, vagabonds, colporteurs, charlatans, moines errants ;
  • de fiefs loin des centres administratifs importants, et gérés de manière féodale.

De manière générale, cette frange de la société est mal vue de la société traditionnelle, car refusant de s'intégrer. Toutefois, certains de ses membres sont tenus en haute estime pour l'aide qu'ils apportent à la population : lutte contre les brigands, contre l'oppresseur. L'importance du jiang hu, et en particulier de sa composante guerrière le wulin, a grandement varié selon les époques ; il prend en général de l'importance dans les périodes troubles :

  • des guerriers errants peuvent s'opposer à l’État oppresseur, et peuvent pallier les carences de l'administration centralisée ;
  • les fiefs indépendants ne sont pas inquiétés par une administration ayant d'autres préoccupations.

À l'inverse, ses membres sont obligés de passer dans la clandestinité lorsque l’État est fort et cherche à tout maîtriser.