Joseph Staline

Joseph Staline
Иосиф Сталин
იოსებ სტალინი
Illustration.
Portrait photographique de Joseph Staline en 1942.
Fonctions
Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de la RSFSR puis de l'URSS (bolchevik)

(30 ans, 6 mois et 13 jours)
Prédécesseur Fonction créée
Vladimir Ilitch Lénine (indirectement)
Successeur Fonction supprimée
Nikita Khrouchtchev (indirectement)
Président du Conseil des ministres de l'URSS

(6 ans, 11 mois et 18 jours)
Président Nikolaï Chvernik
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Gueorgui Malenkov
Président du Conseil des commissaires du Peuple d'URSS

(4 ans, 10 mois et 9 jours)
Président Mikhaïl Kalinine
Prédécesseur Viatcheslav Molotov
Successeur Fonction supprimée
Membre du Politburo

(35 ans, 4 mois et 23 jours)
Biographie
Nom de naissance Iosseb Bessarionis dse Djougachvili (géo) / Iossif Vissarionovitch Djougachvili (rus)
Surnom Le Vojd
Le Père des peuples
Le Tyran rouge
Date de naissance
Lieu de naissance Gori, Empire russe
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Moscou, RSFSR
(URSS)
Sépulture Mausolée de Lénine (1953-1961)
Nécropole du mur du Kremlin (depuis 1961)
Nationalité Russe (1878-1922)
Soviétique (1922-1953)
Parti politique POSDR (1898-1903)
POSDR(b) (1903-1918)
PCR(b) (1918-1925)
PCP(b) (1925-1952)
PCUS (1952-1953)
Père Vissarion Djougachvili
Mère Ekaterina Gueladzé
Conjoint Ekaterina Svanidzé (1906-1907)
Nadejda Allilouïeva (1919-1932)
Enfants Iakov Djougachvili
Vassili Djougachvili
Svetlana Allilouïeva
Artyom Sergueïev (adoptif)
Diplômé de Séminaire de Tiflis
Religion Christianisme orthodoxe puis aucune (athée)
Résidence Kremlin
Datcha de Kountsevo

Signature de Joseph StalineИосиф Сталинიოსებ სტალინი

Joseph Staline Joseph Staline
Présidents du Conseil des Ministres d'URSS
Dirigeants du Parti communiste de l'Union soviétique

Joseph Staline[Note 1], né le [Note 2] à Gori (Empire russe, actuelle Géorgie) et mort le à Moscou, est un révolutionnaire bolchevik et homme d'État soviétique d'origine géorgienne. Il dirige l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) à partir de la fin des années 1920 jusqu'à sa mort en établissant un régime de dictature personnelle absolue de type totalitaire[1]. Les historiens le jugent responsable, à des degrés divers, de la mort de trois à plus de vingt millions de personnes[2].

Iossif Vissarionovitch Djougachvili (en géorgien : იოსებ ბესარიონის ძე ჯუღაშვილი, Ioseb Besarionis Dze Jughashvili ; en russe : Ио́сиф Виссарио́нович Джугашви́ли), il est surnommé Sosso (diminutif de Iossif ou de Iosseb) pendant son enfance. Il se fait ensuite appeler Koba (d'après un héros populaire géorgien) par ses amis proches et dans ses premières années de militantisme clandestin au sein du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), auquel il adhère en . Il utilise ensuite le pseudonyme de Staline, formé sur le mot russe сталь (stal), qui signifie « acier ».

Acteur marginal de la révolution d'Octobre, il étend peu à peu son influence politique pendant la guerre civile russe, tissant des liens étroits avec la police politique, la Tchéka, et devenant, en , secrétaire général du Comité central du Parti communiste. Après la mort de Lénine en , il mène un jeu patient d'intrigues souterraines et d'alliances successives avec les diverses factions du Parti, et supplante un à un ses rivaux politiques, contraints à l’exil ou évincés des instances dirigeantes.

S'appuyant sur la bureaucratisation croissante du régime et la toute-puissance de l’appareil policier, la Guépéou puis le NKVD, il impose progressivement un pouvoir personnel absolu et transforme l'URSS en un État totalitaire. Le culte de la personnalité construit autour de sa personne, le secret systématiquement entretenu autour de ses faits et gestes, le travestissement de la réalité par le recours incessant à la propagande, la falsification du passé, la dénonciation délirante de complots, de saboteurs et de traîtres, l’organisation de procès truqués, la liquidation physique d’adversaires politiques ou de personnalités tombées en disgrâce sont des caractéristiques permanentes de son régime.

Il procède à la collectivisation intégrale des terres, décrétant la « liquidation des koulaks en tant que classe », et industrialise l'Union soviétique à marche forcée par des plans quinquennaux aux objectifs irréalistes et au prix d'un coût humain et social exorbitant. Son long règne est marqué par un régime de terreur et de délation paroxystiques et par la mise à mort ou l'envoi aux camps de travail du Goulag de millions de personnes, notamment au cours de la « collectivisation » des campagnes et des Grandes Purges de 1937. Il pratique aussi bien des déplacements de population massifs, dont la déportation intégrale d'une quinzaine de minorités nationales, que la sédentarisation forcée non moins désastreuse de nomades d'Asie centrale. Il nie aussi l'existence des famines meurtrières de 1932-1933 (Holodomor) et de 1946-1947, après les avoir en partie provoquées par une politique impitoyable de réquisitions forcées de produits agricoles dans les campagnes dont le blocus organisé empêche la fuite des populations rurales affamées et les prive de tout secours.

Dans un contexte international de plus en plus tendu par la montée en puissance de l'Allemagne hitlérienne, Staline engage l'Union soviétique dans des négociations avec le régime nazi qui aboutissent, en août 1939, à la signature du pacte germano-soviétique, qui jusqu'en juin 1941 fait de l'URSS une alliée de l'Allemagne nazie pendant les deux premières années de la Seconde Guerre mondiale[3],[4],[5],[6]. La coopération économique entre les deux pays entreprise après la signature des accords commerciaux germano-soviétiques est brutalement interrompue par l'invasion allemande de l'Union soviétique en juin 1941, précipitant cette dernière dans la guerre aux côtés du Royaume-Uni, alors seul face à l'Allemagne nazie. La victoire militaire finale dans un conflit qui a mis l'URSS au bord du gouffre, et dont la bataille de Stalingrad est un tournant majeur, confère à Staline un prestige international retentissant et lui permet d'affirmer son emprise sur un empire s'étendant de la frontière occidentale de la RDA à l'océan Pacifique.

Joseph Staline est également l'auteur de textes exposant ses conceptions du marxisme et du léninisme, qui contribuent à fixer pour des décennies, au sein des courants communistes liés à l'URSS, l'orthodoxie marxiste-léniniste. Sa pratique politique et ses conceptions idéologiques sont désignées sous le terme de stalinisme.

Après la mort de Staline, ces pratiques sont dénoncées par Nikita Khrouchtchev au cours du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique de 1956 : la déstalinisation et la relative détente qui s'ensuivent n'entraînent cependant aucune démocratisation du bloc de l'Est. Ce n'est qu'à l'époque de la perestroïka mise en place par Mikhaïl Gorbatchev que les crimes de Staline peuvent être dénoncés en URSS dans toute leur ampleur[7],[8].


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « Note », mais aucune balise <references group="Note"/> correspondante n’a été trouvée

  1. Henry Rousso, Nicolas Werth, Stalinisme et nazisme, histoire et mémoires comparées, Éditions Complexe, 1999, p. 61.
  2. Voir Bilan des assassinats de masse et déportations commis sous Staline.
  3. (en) Timothy Snyder, « When Stalin was Hitler's ally », sur Eurozine, (consulté le ).
  4. (en) Martin Kitchen, « Winston Churchill and the Soviet Union during the Second World War », The Historical Journal, vol. 30, no 2,‎ , p. 422 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Philippe Meyer, Baltiques : Histoire d'une mer d'ambre, Paris, Perrin, , p. 403.
  6. (ru) Тарас Паньо et Екатерина Щеткина, « Роман Шпорлюк: "История – дело историков, а не министров и комиссаров" », sur Зеркало недели,‎ (consulté le ).
  7. Archie Brown, The Rise and fall of communism, Vintage Books, 2009, pages 493-494.
  8. Nicolas Werth, « La Leçon d'histoire de Vladimir Poutine », L'Histoire, no 324, octobre 2007.