Jurisprudence islamique

La Grande Mosquée de Kairouan en Tunisie (également appelée mosquée Oqba Ibn Nafi), berceau de l'islam sunnite en Afrique du Nord, a constitué entre le IXe et le XIe siècle l'un des plus grands centres d'enseignement de la jurisprudence islamique, en particulier celle malékite[1],[2].

Le fiqh (arabe : fiqh, فقه : dérive du verbe signifiant comprendre) est l'interprétation temporelle des règles de la charia. Il est quelquefois traduit par droit musulman, jurisprudence islamique ou science du droit islamique, par référence aux avis juridiques pris par les juristes de l'islam. Il s'agit d'une compréhension du message de l'islam sur le plan juridique, bien qu'il ne s'y limite pas. Le savant en matière de fiqh, se nomme faqîh (arabe : faqīh, فقيه).

Le fiqh, ou plus exactement les fiqh, ensembles codifiés de règles pour la plupart figées à la fin du Ve siècle de l'Hégire (Xe siècle), différent des siyasa, ou siyasa sharia, qui désignent la mise en place du droit musulman par les États, par voie administrative, ou encore les régulations administratives portant sur des domaines non régulés par le droit musulman (considérés comme neutres à cet égard par les « docteurs de la loi », et légitimées par le bien commun, ou maslaha). Ainsi, des kanuns (« codes ») étaient promulgués par le calife dans l'Empire ottoman, et les juristes ottomans considéraient que leur légitimité dérivait de la volonté du sultan (et non de Dieu) [3].

  1. (en) Roland Anthony Oliver et Anthony Atmore, Medieval Africa, 1250-1800, éd. Cambridge University Press, Cambridge, 2001, p. 36
  2. (en) Wilfrid Scawen Blunt et Riad Nourallah, The future of Islam, éd. Routledge, New York, 2002, p. 199
  3. Andrew F. March, "What Can the Islamic Past Teach Us about Secular Modernity?", in Political Theory, décembre 2015, 43: 838-849, first published on September 21, 2015 doi:10.1177/0090591715606876