Kabylie orientale

La Kabylie orientale est le nom donné à l'époque coloniale par les militaires et miméographes français à la région située dans le Nord Constantinois, dans le Nord-Est de l'Algérie. Cette région a notamment été l'une de celles où la résistance à l'occupation française a duré le plus longtemps (1839-1871). Cette région qui n'avait pas de nom s'est constituée en une entité ethnographique surnommée « Kabail El Hadra », ce n'est qu'à partir de l'occupation française et de l'expédition de Saint-Arnaud en 1851 que l'appellation de Kabylie orientale entra en usage pour désigner ce territoire arabophone occupé par des montagnards. Les limites Ouest-Est seront situées de la région du sahel (côte) Jijelien jusqu'à la vallée du Safsaf[1]. Cette appellation de Kabylie orientale a été adoptée pour distinguer cette région de la Kabylie des Babors (Petite Kabylie) et la Kabylie du Djurdjura ( Grande Kabylie).

Il est à noter que le nom Kabylie a été choisi à l'époque pour faire référence à des régions habitées par des montagnards vivant en tribus, indépendant du joug ottoman, et que les différentes Kabylies n'abritaient pas un peuple homogène mais formaient différentes régions et populations.

Cette appellation de Kabylie orientale n'a pas duré et a été remplacée par les colons Français par le département de Constantine, puis lors de la guerre d'indépendance dirigée par le FLN la région fera partie de la Wilaya II correspondant au Constantinois. Les deux cités historiques de la Kabylie orientale sont Jijel et Collo qui ouvrent vers la mer d'où envahisseurs et marchands abordèrent ses côtes, cependant la région étant protégée par d'immenses remparts naturels et difficile d'accès, ces derniers n'ont jamais pu franchir la grande barrière montagneuse.

La région a aussi été le foyer de plusieurs dynasties islamiques comme les Fatimides[2] et les Hammadites[3]. La région correspond au territoire de la tribu Berbère des Kutamas.

Récemment la région fut l'un des fiefs du FIS, le parti islamiste algérien qui, après le coup d’État militaire qui l'a privé de son succès électoral (1992), est entré en insurrection armée.

La Kabylie orientale traversait donc les wilayas de Béjaïa (Ouest), Jijel, Skikda ainsi que le Nord de celles de Mila, Sétif et Constantine. Aujourd'hui et depuis le début de la guerre d'Algérie on parlera de Nord-Constantinois pour désigner cette région.

  1. La Kabylie orientale dans l'Histoire, pays des Kutama et guerre coloniale, Hosni Kitouni, p. 15, L'Harmattan, Paris, 2013
  2. « L’épopée oubliée des Ketama, fondateurs de l’empire fatimide - Par Mouna Hachim », L'Économiste,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « sante.dz/dsp18/historique.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).