La Grande Borne

La Grande Borne
La Grande Borne
La rue du Labyrinthe en mars 2007.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Essonne
Ville Grigny et Viry-Châtillon
Arrondissement Évry
Canton Grigny et Viry-Châtillon
Démographie
Population 15 875 hab.[2] (2009)
Densité 6 275 hab./km2
Revenu moyen 9 476 [1]
Fonctions urbaines Résidentiel
Étapes d’urbanisation 1967-1971
Géographie
Coordonnées 48° 39′ 13″ nord, 2° 22′ 20″ est
Altitude Min. 82 m
Max. 85 m
Superficie 253 ha = 2,53 km2 [2]
Transport
Bus Évry Centre Essonne402420510DM4
Cœur d'EssonneDM3ADM3BDM5DM8
Localisation
Localisation de La Grande Borne
Plan de la Grande Borne, quartier triangulaire délimité par trois routes importantes : au sud, l'Avenue Émile Aillaud (RD 310), à l'est l'Autoroute A6, à l'ouest la Route de Fleury/RN 445/Avenue Victor Schœlcher.
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La Grande Borne
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La Grande Borne

La Grande Borne est une vaste cité d'habitat social de 3 685 logements (dont 206 individuels) édifiée par l'architecte Émile Aillaud sous la maîtrise d’ouvrage de l'Office public HLM interdépartemental de la Région parisienne, sur le territoire des communes de Grigny et Viry-Châtillon, dans l'Essonne (91) entre 1967 et 1971.

La cité est bâtie, à l'origine, dans le cadre de la résorption des bidonvilles de la région parisienne et est surtout utilisée pour reloger les habitants du 13e arrondissement de Paris alors en pleine transformation. La réalisation de la cité est confiée à l’entreprise Bouygues. À l’exception de 90 logements appartenant à la SA HLM Logirep et d'une partie du secteur des Patios, l'ensemble de la cité est géré par l'OPIEVOY (Office public interdépartemental de l'Essonne, du Val-d'Oise et des Yvelines)[3]. Quoique divisée en quartiers puis en secteurs d'environ 150 logements, la cité de la Grande Borne demeure néanmoins profondément unitaire, de par sa conception d'ensemble, l'emploi d'éléments et de procédés architectoniques répétitifs et l'esprit du lieu, fondé sur l'intégration poussée dès la conception d’un travail plastique (couleur, fresques, sculptures) dans le cadre architectural singulier de ce grand ensemble atypique. Le nombre d'habitants de la Grande Borne peut être estimé à environ 13 000 (12 939 habitants selon le recensement général de la population de 1999).

Accueillant en grande partie une population fragilisée et précarisée, classée quartier prioritaire, parmi les plus sensibles du pays, la Grande Borne est célèbre pour sa situation sécuritaire dégradée et l'extrême gravité des actes criminels imputables à certains de ses résidents. Les violences urbaines de novembre 2005 n'épargnent pas la Grande Borne, où sont recensées les confrontations parmi les plus dures du pays. Compte tenu de la configuration de la cité désormais peu adaptée aux usages actuels, de la relative vétusté du bâti et des difficultés sociales de la population qui y vit, d'importants moyens de police terrestre et aérien sillonnent le territoire en permanence afin de maintenir l'ordre. La cité est également qualifiée de « zone de non-droit » par certains résidents, à cause des affrontements souvent quotidiens avec les forces de l'ordre, parfois d'une extrême violence, mettant en valeur la question de la loi dans certaines banlieues en France.

En octobre 2016, deux policiers essuient une tentative de meurtre par des jeunes de la cité, dans l'affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon. Très vite, une campagne de suivi psychologique est établie afin de soutenir les effectifs de police locale, lors de laquelle beaucoup témoignent au sujet de certaines interventions jugées traumatisantes. Aujourd'hui, la commune compte parmi les villes avec le plus haut taux de chômage et de pauvreté du pays, où 49 % des jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Les dettes financières ne permettent pas aux jeunes de s'inscrire dans une auto-école ou dans des formations professionnelles spécialisées, mais des associations caritatives se mobilisent afin de leur venir en aide autant sur le plan économique que social.

Édifiée alors que s'aiguisait la critique contre les premières opérations de construction de grands ensembles d'après-guerre, dont l'ampleur le disputait souvent à la monotonie, la Grande Borne se voulait une réponse humanisée et poétique au problème du logement social de masse en même temps que la « cité de l'enfant ». Connue pour la mise en couleur des façades des bâtiments qui la composent, la Grande Borne emprunte ses teintes, selon les vœux de ses concepteurs, à ces ciels de traîne si caractéristiques de l'Île-de-France[4]. L'environnement semble très dégradé, certains secteurs ont des coupures d'électricité et d'eau très fréquentes et les locaux sont hors d'usage et vandalisés. La jeunesse apparaît refermée sur elle-même, rejetant le reste de la société française. Puisant dans les idéaux de la cité-jardin et du middle landscape, la Grande Borne s’inscrit, modestement, dans la longue histoire des utopies construites.