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Une langue mixte est une langue née de la fusion de deux langues sources en général, habituellement dans des situations de bilinguisme poussé[1]. Cette notion est entrée en usage à partir des années 1990[2].
La linguistique du contact distingue entre mélange de langues et langues mixtes[3]
Les langues mixtes se divisent en quatre groupes :
le premier groupe, de loin le plus commun, est formé des langues dites "entrelacées" (intertwined languages)[4], dont les composantes dérivent de langues différentes (par exemple, le lexique dérive d'une langue et la syntaxe dérive d'une autre langue) ;
le deuxième groupe est formé de langues qui dérivent les verbes d'une langue et les noms d'une autre langue (par exemple le michif)[2] ;
le troisième groupe est formé de langues dont le lexique dérive de plusieurs langues différentes : selon certains, les pidgin seraient un exemple de ce groupe[2] ;
le quatrième groupe est formé de langues dont le lexique dérive d'une langue, mais dont la structure typologique est celle d'une langue d'une famille linguistique différente (par exemple le créole haïtien)[2].
D'autres termes proches sont langue hybride, langue de contact[5], langue de fusion (fused lect)[3], "split languages" (Myers-Scotton), "langue mixte stable"[6], "langue mixte bilingue"[7], "langue syncrétique"[8].
Tous les linguistes ne sont pas d'accord pour intégrer les créoles et les pidgins parmi les langues mixtes. Certains préfèrent distinguer ces notions[2],[9].
Les langues qui ont beaucoup emprunté à d'autres langues ne font pas nécessairement partie des langues mixtes. C'est le cas de l'arabe maltais et du chamorro, dont la filiation génétique est claire, car le lexique emprunté est souvent non-fondamental[2].
Les langues mixtes sont souvent minorisées :
« Les variétés de contact, formes de rencontre, méso- ou interlectales reçoivent encore souvent des désignations plus ou moins péjoratives, expressions d’idéologies monolingues et puristes et d’épistémologies afférentes : langues bâtardes ou mêlées, pidgin, sabir, charabia, petit nègre, créole, baragouin, etc.[5] »
↑ a et bAuer, Peter (1999). From Code-switching via Language Mixing to Fused Lects: Toward a Dynamic Typology of Bilingual Speech. International Journal of Bilingualism 3 (4), 309-332.
↑BAKKER, Peter, MUYSKEN, Pieter, 1994, "Mixed languages and language intertwining", in Arends, Jacques; Muysken, Pieter; Smith, Norval (Eds). Pidgins and Creoles: An Introduction, John Benjamins, p. 41-52, (ISBN978-9027299505), https://doi.org/10.1075/cll.15.08bak
↑Dimmendaal, Gerrit J. 1995. Do some languages have a multi-genetic or non-genetic origin? An exercise in taxonomy. In Proceedings of the Fifth Nilo-Saharan Conference, Nice, 1992. Edited by Robert Nicolai and Franz Rottland, 354–369. Cologne: Rüdiger Köppe.
↑Bakker, Peter and Yaron Matras. Eds. 2003. The Mixed Language Debate: Theoretical and Empirical Advances. Berlin: Mouton de Gruyter.
↑Yaron Matras, « Mixed languages: a functional–communicative approach », Bilingualism: Language and Cognition, vol. 3, no 2, , p. 79–99 (DOI10.1017/S1366728900000213, lire en ligne)