La culture Lapita est une culture archéologique ancienne d'Océanie, établie dans l'océan Pacifique ouest aux Ier et IIe millénaire av. J.-C.. Elle semble être apparue sur l'archipel Bismarck, au nord-est de la Nouvelle-Guinée, puis s'est ensuite diffusée vers l'est sur environ 3 000 km. Plusieurs centaines de sites archéologiques Lapita ont été trouvés dans une aire allant de la Nouvelle-Guinée jusqu'aux îles Samoa[1] : archipel Bismarck, îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Tonga, Samoa, Wallis-et-Futuna. Pour cette raison, on considère qu'elle est la culture d'origine des Austronésiens qui, à partir de l'Océanie proche, ont peuplé l'Océanie lointaine[1]. Il s'agit également de la source probable de la famille des langues océaniennes.
La culture Lapita est originale notamment pour ses décors de poterie[1]. Des traces d'habitations sur pilotis ont été découvertes sur le site de Talepakemalai, aux îles Mussau (Papouasie-Nouvelle-Guinée), à Nenumbo aux îles Salomon, et à Bourewa aux îles Fidji. Quelques squelettes ont été découverts, en particulier à Téouma, dans l'archipel du Vanuatu, et à Lapita en Nouvelle-Calédonie. La datation par le carbone 14 révèle que les sites Lapita les plus anciens remontent à environ
Le nom Lapita est tiré d'un site archéologique de Nouvelle-Calédonie (à Koné, plage de Foué)[2]. Le parallèle avec l'île de Laputa, inventée par Jonathan Swift pour Les Voyages de Gulliver publié en 1721, n'est qu'une coïncidence puisque les premiers Européens n'arrivent en Nouvelle-Calédonie qu'en 1774. Les rescapés du naufrage des bateaux de l'expédition La Pérouse en 1788 échouèrent sur l'île de Vanikoro, près du Vanuatu, aux abords d'un site lapita. Les scientifiques français survivants de l'expédition furent peut-être les premiers découvreurs de cette culture.