Une lenticelle (dérivé savant du latin lens, lentis, « lentille », en référence au relief de forme lenticulaire créé par cette structure) est une sorte de pore ou de canal traversant la masse du liège dans l'écorce des racines et des tiges lignifiées des arbres, mettant le suber en communication avec l'atmosphère et formant des aspérités, parfois colorées. On en trouve aussi parfois à la surface de certains fruits, on parle alors de « rugosité ».
Elles peuvent être solitaires ou en rangées, rondes, ovales ou allongées en forme de stries, le nombre et la forme des lenticelles variant d'une espèce à l'autre[1]. Elles couvrent 2 à 3 % de la surface des tiges[2]. Leurs fonctions sont encore mal comprises, mais elles permettent des échanges d'oxygène, de vapeur d'eau (rejet d'une part de cette vapeur d'eau interne via la transpiration)[3] et de composés organiques volatils entre l'arbre et l'atmosphère ou l'eau (rosée, condensation de brume, neige fondante ou pluie ruisselant sur l'écorce). Un piégeage lenticellaire de certains polluants de l'air semble possible, qui pourrait notamment contribuer à l'accumulation de certains métaux dans le suber puis à leur piégeage durable dans les cernes du bois. À l'image des crevasses formées par le rhytidome sur les arbres âgés ou des stomates présentes sur les feuilles, les lenticelles sont des prises d'air du parenchyme lacuneux (réseau de lacunes situées entre les cellules plus internes, par lesquelles les gaz transitent au cœur de la feuille ou de la tige). Une adaptation des plantes à l'hydromorphie (zones marécageuses, milieux de taïga et de toundra) est le développement de lenticelles hypertrophiées et de ce réseau en aérenchyme qui met en relation les lacunes des organes aériens avec celles des racines qui manquent d'oxygène[4].