Leudaste

Leudaste
Fonction
Connétable de France
Titre de noblesse
Comte (Tours)
Biographie
Naissance
Décès

Leudaste (v. 540/550-583), comte de Tours et connétable, d'origine servile.

Sa vie nous est connue par le témoignage de Grégoire de Tours qui lui « consacra » les chapitres 47 à 49 de son Livre V de l'Histoire des Francs, pour avoir été directement confronté à lui.

Leudaste est né dans une famille d'esclaves dans un domaine royal (fiscus) du Poitou, plus précisément à la Villa Cracina, une villa gallo-romaine de Grues, qui était située à l'actuel site de Saint-Hilaire[1]. Il fut admis à la cuisine du roi Caribert Ier. Il tente plusieurs fois de s'enfuir mais est repris.

Il parvient néanmoins à obtenir la protection de la reine Marcowefa, elle-même une ancienne esclave. Il devient son homme de confiance et est élevé au rang de connétable — responsable de l'écurie.

Vers 565, le roi démet le comte de Tours en charge, un nommé Gaiso et nomme Leudaste à sa place. Le roi Caribert meurt en 567 et dans les querelles successorales, il prend parti pour Chilpéric Ier contre Sigebert Ier — son souverain — et doit abandonner son comté pour se réfugier auprès de Chilpéric.

Il retrouve son comté brièvement en 573. Il fait alors connaissance de l'évêque Grégoire (Grégoire de Tours), nouvellement élu. Cependant avant la fin de l'année, il doit se réfugier en Bretagne.

En 575, il récupère son comté, mais ne tarde pas à commettre des exactions.

En 580, Chilpéric lui retire définitivement le comté de Tours.

Pour se venger et rentrer en grâce auprès du roi, il ne tarde pas à accuser d'adultère, avec la complicité de l'évêque de Bordeaux, la reine Frédégonde. Elle aurait trompé son royal époux avec l'évêque Grégoire de Tours. L'objectif est donc double, se débarrasser de deux de ses ennemis par un mensonge dont il espère convaincre le naïf souverain. Mais la tromperie est vite éventée par la torture de complices de Leudaste qui se prétendaient témoins de l'adultère. Jugé par un concile en 581, il est excommunié. Il est contraint de trouver asile dans la basilique Saint-Hilaire de Poitiers. Il y commet à nouveau des exactions et en est chassé.

  1. Pierre Bourgoin, Espace né de la mer, Luçon, Sud Vendéen, , 163 p., p. 14