Liberty ship

Le Liberty ship SS John W. Brown toujours à flot à Baltimore

Le terme Liberty ship désigne les quelque 2 710 cargos construits aux États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale, à la suite de la déclaration du président Franklin Delano Roosevelt au cours de l'été 1940, affirmant la volonté des États-Unis d'être l'arsenal du monde libre, et du vote du Congrès des États-Unis, en , de la loi Lend-Lease destinée à aider la Grande-Bretagne à financer les acquisitions.

Le , le message du président Victory Program fixe les objectifs à atteindre pour la production : 60 000 avions, 45 000 chars, 20 000 canons de DCA, 18 millions de tonnes de navires : chiffres qui semblent irréalisables ; mais le programme sera exécuté dans les temps. Les Américains appliquent en temps de guerre des aptitudes qu'on leur connaît dans la paix. Toute l'économie est tournée vers la guerre : le territoire de l'Union est un immense arsenal qui subvient aux besoins des armées et des flottes des États-Unis, mais aussi de tous leurs alliés. Des centaines de nouvelles usines sont créées dans le Sud, en Californie, qui tournent 24 heures sur 24 et travaillent de plus en plus vite : les liberty ships peuvent être construits en douze jours[1].

La principale caractéristique des Liberty ships, leur production en grande série à partir de modules préfabriqués, est due à une idée de l'industriel américain Henry J. Kaiser. En dépit du fait qu'il n'avait aucune expérience préalable de la construction navale, il était fervent partisan de l'intervention des États-Unis dans la guerre contre l'Allemagne nazie et convainquit le président Roosevelt qu'il était capable de mener une véritable révolution technique dans ce domaine. En outre, il amassa une immense fortune en réussissant à appliquer le fordisme à l'industrie navale où traditionnellement les séries (ou classes) de navires identiques dépassaient rarement la dizaine d'exemplaires.

Les plans ont été dessinés par Gibbs & Cox.

  1. René Rémond, Histoire des États-Unis, PUF, p. 119