Martinet (industrie)

Fonctionnement d'un martinet de forge.
Illustration du martinet, cours de mécanique de Charles Delaunay[1], édition 1868.
Ancien Martinet du Fourneau Saint-Michel à Saint-Hubert (Belgique).

Un martinet est un gros marteau à bascule[2], longtemps mû par l'énergie hydraulique d'un moulin à eau[3], et utilisé depuis le Moyen Âge pour des productions industrielles diverses comme la fabrication du papier, du tan, du foulon, du chanvre, le forgeage du fer, le battage du cuivre. Le mot désigne par métonymie le mécanisme qui met en mouvement ce gros marteau, puis le bâtiment où il est installé.

L'usage d'un martinet par les moines cisterciens est attesté dans des écrits en 1135 à l'abbaye de Clairvaux et archéologiquement vers 1220 à l'abbaye cistercienne de Fontenay en Bourgogne.

Il a existé au XIXe siècle des martinets à fer à vapeur, et des ateliers avec six ou huit martinets. L'outil disparaît progressivement à partir de 1840, lorsque l'énergie hydraulique est remplacée par des machines à vapeur, et les marteaux à bascule par des marteaux à soulèvement (marteau-pilon).

Le dernier martinet à cuivre installé depuis le XVe siècle dans un moulin sur le bord du Sor à Durfort, a été en activité jusqu'en 1998. En même temps, d'autres moulins équipés de martinet ont été restaurés et remis en activité dans un but muséographique, comme le Martinet de la Ramonde, en Aveyron, la forge cistercienne de Fontenay dans la Côte-d'Or.

  1. CV
  2. Mot attesté en 1313 et définition donnée dans le Glossaire de Ducange selon le Dictionnaire étymologique d'Albert Dauzat Larousse.
  3. " Martinet, substantif masculin. Marteau qui est mû par la force d'un moulin. Il se dit des marteaux des moulins à papier, à tan, à foulon, etc. " (Dictionnaire de l'Académie française, 4e édition sortie en 1768)