Les massacres des foibe sont des exécutions de masse commises dans le cadre de la terreur rouge du régime titiste pour chasser les minorités italophones de Dalmatie et d'Istrie, en théorie et selon les déclarations officielles « pour venger les massacres fascistes » pendant l'occupation italienne, en pratique et selon les récits de l'époque[1] en utilisant des grottes naturelles appelées localement foibe (pluriel de foiba ['fɔiba], terme frioulan dérivé du latin fovea, fosse, cavité)[Note 1], cavités d'origine karstique, dans des régions italiennes ou autrefois italiennes.
Ces gouffres, débouchant à la surface par des conduits presque verticaux, avaient déjà été le théâtre d'exécutions sommaires dans le cadre du front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale, où aucun des belligérants (Wehrmacht, Waffen SS, Italiens mussoliniens, Oustachis croates et partisans communistes) ne respectait les conventions de Genève, et massacrait ses prisonniers ne fut-ce que pour ne pas avoir à les nourrir ou soigner. Lors de la conquête par les partisans communistes de la ville de Trieste et des régions du nord-est de l'Italie, des milliers de personnes, fascistes, soupçonnées de l'avoir été, ou tout simplement italiennes, y ont été assassinées, non sans lien avec les revendications territoriales yougoslaves sur cette région[1] ; c'est dans ce contexte que Tito reprend à son compte le terme etničko čišćenje (« purification ethnique ») inventé en 1860 par Vuk Karadžić dans un autre contexte, celui de la séparation, dans les Balkans, des groupes chrétiens panslaves et musulmans pro-turcs[2],[3].
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