Un moellon (appellations anciennes « maillon » ou « moilon ») est une pierre à bâtir, en général de calcaire, relativement tendre, taillée partiellement ou totalement, de dimensions et de masse qui le rendent maniable par une seule personne. Le moellon provient ordinairement des carrières d'où on tire la pierre de taille et on le prend dans les bancs qui ont peu d'épaisseur. Les moellons bruts étaient principalement employés à l'intérieur des maçonneries dans la maçonnerie de blocage. Correctement taillés, ils remplaçaient la pierre de taille et venaient en parement dans des constructions qui présentaient peu d'importance sous le rapport de l'architecture[1]. On dit que le moellon forme le petit appareil, alors que la pierre de taille, de plus grande dimension, forme le grand appareil. Là où dans le grand appareil, la pierre de taille est posée à joint-vif, la maçonnerie de moellon (sauf pour la pierre sèche) est liée par un mortier de terre, de chaux,ou de ciment.
Il peut y avoir malentendu car dans certaines régions de France, comme l'Ardèche par exemple, les parpaings sont appelés moellons.
Les moellons ne sont pas exactement dressés ni taillés sur leurs faces. Les moellons peuvent être irréguliers, bruts pris tels quels à la carrière ; réguliers, c'est-à-dire propres à former des assises continues; smillés ou piqués — soit dégrossis à la smille ou à la pointe —, de manière à offrir sinon des faces plus ou moins dressées, du moins des arêtes droites en parement ; épincés, c'est-à-dire offrant dans le parement une face dressée au marteau ou à la hachette[2]. Les moellons d'appareil sont des pierres dégrossies comme des pierres de taille dont les différentes arêtes sont dressées, mais dont les faces restent brutes ou ne sont que sommairement dressées ; ils servent aux mêmes usages que les pierres de taille : parements, voussoirs, encadrements de baies, pilastres, etc. Quand on maçonne en moellons, le démaigrissement des queues doit être compensé à l'aide de petites pierres intercalées[2].
Les Romains nommaient les moellons cæmenta, dont le nom se retrouve dans opus caementicium, appareillage de moellons qui forme le massif de la plupart des maçonneries romaines. L'appareil de moellon en parement, prend le nom d'opus incertum ou d'opus reticulatum ou d'opus vittatum. L'art roman hérite de cette manière de concevoir les maçonneries.
La personne chargée de tailler les moellons s'appelle moelloneur, piqueur de moellons[3], ou épinceur.
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