Le monde iranien (en persan : ایران بزرگ, Iran-e Bozorg « Grand Iran », ou ایران زمین Iranzamîn, « Terre d'Iran ») est une expression qui désigne la région où les langues iraniennes étaient ou sont parlées, ainsi que les régions qui faisaient partie de la Perse et/ou de l'empire perse.
On trouve encore l'appellation de Grand Iran. L'Encyclopedia Iranica parle aussi de Continent culturel iranien, signifiant, par là, que le Monde iranien ne se limite pas à la géographie, mais englobe également l'histoire, la culture et la science de tous les pays qui parlent ou ont parlé une langue iranienne[1]. On a aussi utilisé d'autres expressions, telles que Grande Perse ou Continent culturel perse, particulièrement en Afghanistan et au Tadjikistan.
Traditionnellement, jusqu'à une période récente, l'ethnicité ne fut jamais un critère déterminant de séparation dans ces régions, et le « monde iranien » était plus un supra-État culturel plutôt qu'un État politique. Ce n'est qu'à l'époque moderne que les interventions coloniales occidentales et l'ethnicité sont devenues un facteur de séparation dans les provinces du monde iranien. Comme le relève[Où ?] Richard Nelson Frye :
« J'ai souvent souligné que les peuples actuels de l'Asie centrale, qu'ils soient iraniens ou turcophones, ont une seule culture, une seule religion, un seul ensemble de valeurs sociales et de traditions, et que seule la langue les sépare. »
Ainsi, durant sa longue histoire, le « Monde iranien » n'a jamais eu de frontières fixes et claires, ni même de définition précise. Alors que certaines sources incluent dans ce monde les républiques actuelles de l'Iran, de l'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et les républiques d'Asie centrale[2], d'autres sources, telles que Richard N. Frye, en donnent une définition bien plus large qui regroupait « la majeure partie du Caucase, de l'Afghanistan et de l'Asie centrale, avec des influences culturelles s'étendant en Chine, en Inde et aux pays parlant une langue sémite ». Pour Frye, « L'Iran signifie toutes les terres et tous les peuples où les langues iraniennes ont été et sont parlées, et où, dans le passé, des cultures iraniennes aux multiples facettes ont existé »[3].
Cette diversité est marquée dans le Nuzhat al-Qolub (نزهه القلوب; « Bonheur des cœurs »), du grand géographe médiéval Hamdollah Mostowfi :
چند شهر است اندر ایران مرتفع تر از همه
Combien de villes d'Iran sont au-dessus des autres,
بهتر و سازنده تر از خوشی آب و هوا
de par leur climat agréable et plein de promesses,
گنجه پر گنج در اران صفاهان در عراق
La riche Gandja d'Arran, et aussi Esfahan en Irak
در خراسان مرو و طوس در روم باشد اقسرا
Merv et Tus au Khorasan, et Konya (Aqsara) en Anatolie
Une liste détaillée de ces provinces suit dans l'article.