Morphine | ||
Structure 2D de la morphine et animation 3D. | ||
Identification | ||
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DCI | Morphine | |
Nom UICPA | 17-méthyl-7,8-didéshydro-4,5α-époxymorphinan-3,6α-diol | |
No CAS | (sulfate de morphine) |
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No ECHA | 100.000.291 | |
No CE | 200-320-2 | |
No RTECS | QC8760000 (pentahydrate de sulfate) | |
Code ATC | N02 | |
DrugBank | DB00295 | |
PubChem | 5288826 | |
ChEBI | 17303 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | Poudre blanche • Solution limpide | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C17H19NO3 [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 285,337 7 ± 0,016 g/mol C 71,56 %, H 6,71 %, N 4,91 %, O 16,82 %, |
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pKa | 8.21 à 25°C | |
Propriétés physiques | ||
T° fusion | 195 à 200 °C[réf. souhaitée] | |
T° ébullition | 254 °C[réf. souhaitée] | |
Solubilité | 0,15 g L−1 dans l'eau à 20 °C[2] | |
Masse volumique | 1,31 g cm−3[réf. souhaitée] | |
Précautions | ||
SGH[3] | ||
H302 |
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Données pharmacocinétiques | ||
Biodisponibilité | Orale : ~30 % Sous-cutanée : ~50 % |
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Liaison protéique | 30–40 % | |
Métabolisme | Hépatique (90 %) | |
Demi-vie d’élim. | 2 à 3 heures (métabolite actif 3-6 heures) | |
Excrétion | ||
Considérations thérapeutiques | ||
Classe thérapeutique | Analgésique opioïde • Stupéfiant | |
Voie d’administration | Orale, sous-cut., IV, IM, péridurale, intrathécale |
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Grossesse | Utilisable, dans certaines conditions |
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Conduite automobile | Dangereuse | |
Précautions | Dépresseur respiratoire | |
Antidote | Naloxone | |
Caractère psychotrope | ||
Catégorie | Dépresseur opioïde | |
Mode de consommation |
Ingestion, insufflation (sniff), inhalation (fumée), injection |
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Risque de dépendance | Très élevé (physique et psychique) en cas d'usage non thérapeutique | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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La morphine (du grec Μορφεύς, Morphée, dieu grec du sommeil et des rêves) est le principal alcaloïde de l'opium, le latex du pavot somnifère (Papaver somniferum). C'est une molécule complexe utilisée en médecine comme analgésique (médicament utilisé pour lutter contre la douleur) et comme drogue pour son action euphorisante.
L'opium est utilisé en médecine depuis le IIIe millénaire av. J.-C. dans diverses cultures[4] et fut l'un des piliers de la pharmacopée traditionnelle mais la morphine n'est néanmoins découverte et isolée qu'en 1804 ; sa nature chimique et son usage pharmaceutique furent établis dans les années suivantes par l'Allemand Friedrich Wilhelm Sertürner, révolutionnant l'analgésie dans la médecine[5].
Elle est l'anti-douleur de référence, l'un des plus efficaces et l'un des plus utilisés dans le monde, celui auquel est comparée l'efficacité des autres médicaments à visée anti-douloureuse. Présente sous forme orale à libération prolongée ou immédiate ou en solution pour injection sous cutanée ou intraveineuse, elle occupe toujours une place de choix dans l'arsenal thérapeutique contre les douleurs intenses ou rebelles, notamment d'origine cancéreuse[6],[7],[8].
Sa pharmacologie est l'une des mieux connues et explorées, et une grande partie de la grande variété de ses effets est bien documentée. Elle agit en activant les récepteurs opiacés (récepteur µ, κ et δ). Elle induit une analgésie profonde et une dépression respiratoire pouvant mener à la mort par asphyxie. Un état d'euphorie parfois intense est provoqué par la morphine, ce qui en favorise l'usage abusif[9].
Son usage prolongé provoque l'apparition d'une accoutumance : les doses de morphine nécessaires pour égaler les effets de la première prise peuvent croître énormément (il est par exemple possible de devoir passer de 5 mg de morphine à 20 mg lors d’un usage prolongé afin de ressentir les mêmes effets qu’initialement), cette augmentation intensifiant alors significativement hors d’un usage médical les risques d’overdose et de dépressions respiratoires pouvant mener à la mort, ainsi qu'une dépendance associée à un syndrome de sevrage dont la sévérité dépend de la durée de l'usage et des doses absorbées[10].
La morphine est ainsi classée comme stupéfiant dans la plupart des pays du monde.
De la morphine ont été dérivés de nombreux composés d'action similaire comme l'héroïne, plusieurs autres ont été synthétisés à partir de la thébaïne (un autre alcaloïde de l'opium) comme l'oxycodone, la buprénorphine et l'hydromorphone. Par ailleurs, d'autres molécules structurellement différentes comme le fentanyl, la méthadone ou le tramadol possèdent des activités analgésiques comparables, se liant aux mêmes récepteurs et sont ainsi regroupés dans la famille des narcotiques. Tandis que les substances issues de l'opium sont appelées les opiacés, les substances qui partagent des effets voisins à la morphine et qui se fixent aux mêmes cibles au sein du cerveau sont appelées les opioïdes.