Le multiculturalisme canadien est une vision nationale des rapports entre, d'une part, les immigrants et citoyens issus de l'immigration et, d'autre part, l'État et la population nationale, soutenue par un ensemble de politiques gouvernementales adoptées dans les années 1970 et 1980 et ayant toujours cours aujourd'hui au Canada. La politique du gouvernement fédéral en matière de multiculturalisme consiste à « reconnaître le fait que le multiculturalisme reflète la diversité culturelle et raciale de la société canadienne et se traduit par la liberté, pour tous ses membres, de maintenir, de valoriser et de partager leur patrimoine culturel[1] » et « à reconnaître le fait que le multiculturalisme est une caractéristique fondamentale de l’identité et du patrimoine canadiens et constitue une ressource inestimable pour l’avenir du pays, ainsi qu’à sensibiliser la population à ce fait; [...][1]. »
En clair, le multiculturalisme canadien prône la coexistence de différentes cultures au sein du pays, par opposition à l'intégration et à la constitution d'une identité commune. En ce sens, la notion de multiculturalisme est souvent opposée à la notion d'« interculturalisme », plutôt préconisée au Québec.
Cette vision politique est perçue de manière critique par plusieurs Québécois, notamment les nationalistes, qui considèrent qu'elle a pour effet de « noyer la spécificité identitaire nationale québécoise dans une différence indifférenciée, une mosaïque culturelle au sein de laquelle il n’y a plus que des minorités culturelles ».