Municipalisme libertaire

Murray Bookchin.

Le municipalisme libertaire désigne la mise en œuvre locale de l'écologie sociale élaborée par le théoricien communiste libertaire et écologiste politique américain Murray Bookchin. Cette dimension écologiste le distingue du communalisme traditionnel tel qu'il fut proposé par les communes insurrectionnelles en France en 1870-1871 qui est davantage restreint au changement de régime politique (remplacement de la démocratie représentative par la démocratie directe) sans promotion d'une autre forme d'idéologie.

Ces termes sont utilisés pour décrire un système politique dans lequel des institutions libertaires, composées d'assemblées de citoyens, dans un esprit de démocratie directe, remplaceraient l'État-nation par une confédération de municipalités ou communes libres et autogérées[1].

Le projet repose sur l'idée que la commune constitue une cellule de base capable d'initier une transformation sociale radicale par propagation[2].

Cette approche a fait l'objet de critiques, notamment de la part de Dimitri Carbonnelle dans son ouvrage "2050, Crash ou Renaissance ?"[3] (2022). Carbonnelle y souligne la vulnérabilité potentielle de ce système en l'absence d'une coopération robuste et d'une interconnexion solide entre les territoires. Selon lui, ces liens devraient être favorisés et facilités par les régions et l'État. En alternative, Carbonnelle propose un modèle sociétal qu'il nomme "société boule de gui", estimant qu'il offrirait une meilleure résilience.

  1. Jérôme Calauzènes, Ghislain Tranié, L'école, la démocratie, Vuibert, 2015, p. 249.
  2. Michel Onfray, L'Ordre libertaire : La vie philosophique d'Albert Camus, Flammarion, 2012, p. 66.
  3. Dimitri Carbonnelle, 2050, crash ou renaissance ? vers une société "boule de gui", Librinova, (ISBN 979-10-405-0240-1)