La « nouvelle perspective sur Paul » est une réinterprétation des Épîtres de Paul, introduite à la fin des années 1970 par le théologien méthodiste américain E. P. Sanders, notamment dans son livre Paul and Palestinian Judaism (1977)[1],[2].
Selon la plupart des exégètes, notamment luthériens et réformés, Paul développe la théologie de la justification par la foi, en opposition à la justification par les œuvres.
Pour Sanders, Paul traite non pas des « œuvres » en général mais plutôt de questions d'observance telles que la circoncision, les prescriptions alimentaires et les lois sur le Shabbat, qui sont autant de « marqueurs » séparant les Juifs des autres peuples[3]. Il s'agit donc de relire Paul indépendamment de l'interprétation traditionnelle en considérant que sa doctrine porte avant tout sur la relation judaïsme-christianisme. Sanders ne voit pas le judaïsme du Second Temple comme particulièrement « légaliste » ni orienté vers le salut par les œuvres. En tant que peuple élu, les Juifs se trouvent déjà dans l'Alliance de Dieu[3]. Contrairement à la croyance protestante, observer les lois de la Torah n'est pas un moyen d'entrer dans l'Alliance, mais d'y rester[3].
Cette approche, qui remet en cause la prééminence de la Sola fide et de l'efficacité de la grâce divine dans la théologie paulinienne, fait l'objet d'un débat au sein de plusieurs instances protestantes[4].