En tennis, le Petit Chelem consiste pour une joueuse ou un joueur à remporter, la même année et dans la même catégorie (simple, double ou double mixte), consécutivement ou non, trois des quatre tournois du Grand Chelem : l'Open d'Australie, les Internationaux de France, le tournoi de Wimbledon ainsi que l'US Open de tennis[1]. On parle parfois de Petit Chelem calendaire pour le distinguer du Petit Chelem en carrière, qui désigne le fait de remporter trois des quatre titres durant l'ensemble d'une carrière dans une même catégorie.
Le Petit Chelem est l'exploit le plus important dans ce sport après le Grand Chelem[2],[3], lequel consiste à remporter ces quatre titres au cours de la même saison.
Le Petit Chelem calendaire a été réalisé quatorze fois en simple messieurs et dix-huit fois en simple dames. L'Américaine Helen Wills fut la première athlète, tous sexes confondus, à conquérir trois majeurs dans la même saison en simple, en 1928, une performance qu'elle réédite d'ailleurs l'année suivante. Chez les messieurs, ce fut Jack Crawford qui accomplit le premier ce triplé en 1933[4], échouant d'ailleurs de peu à réaliser le premier Grand Chelem de l'histoire au terme de sa finale aux Internationaux des États-Unis, concédée à Fred Perry.
En simple messieurs, le Serbe Novak Djokovic détient le record de quatre Petits Chelems, réalisés en 2011, 2015, 2021 et 2023. Le Suisse Roger Federer a réussi à en gagner deux d'affilée : en 2006 et en 2007. En simple dames, deux joueuses ont ccompli cette performance à quatre reprise : l'Australienne Margaret Smith Court (1962, 1965, 1969 et 1973) et Steffi Graf (1989, 1993, 1995 et 1996), chacune des deux ayant par ailleurs réussi une fois le Grand Chelems calendaire, respectivement en 1970 et 1988.
En raison de son histoire et sa terminologie péjorative, le Petit Chelem a pu être considéré comme un Grand Chelem manqué, en dépit du fait qu'Helen Wills a achevé cet exploit deux fois sans jamais participer aux Championnats d'Australasie (ancienne appellation de l'Open d'Australie). Les termes de Small Slam ou Little Slam, empruntés au bridge à l'instar du Grand Slam[5], ont ainsi été employés pour qualifier les performances de joueurs ayant échoué aux portes de l'exploit suprême que représente le Grand Chelem de tennis, tels Jack Crawford en 1933 ou Lew Hoad en 1956[6]. Par la suite, au vu de la difficulté croissante à conquérir les quatre titres majeurs dans la même année, cette performance a gagné en prestige, au point d'être aujourd'hui considérée comme un réel exploit[7],[8].