Philippe III de Bourgogne[1], dit Philippe le Bon, né le à Dijon et mort le à Bruges, fils du duc Jean sans Peur, est de 1419 à sa mort le troisième duc de Bourgogne de la maison de Valois, issue de Philippe le Hardi, fils du roi de France Jean le Bon.
Devenu duc à la suite de l'assassinat de son père à Montereau par des partisans du dauphin Charles, peu après la reprise de la guerre de Cent Ans par les Anglais en 1415, il établit dès son avènement une alliance avec le roi d'Angleterre, qui aboutit en 1420 au traité de Troyes : Henri V devient l'héritier présomptif du roi de France Charles VI, au détriment du dauphin, obligé de se réfugier à Bourges. Cette alliance anglo-bourguignonne d'abord victorieuse est fragilisée en 1429 par l'intervention de Jeanne d'Arc. Malgré la capture de Jeanne par les troupes bourguignonnes en 1430 et sa livraison aux Anglais, Charles VII, sacré à Reims, reprend le dessus. En 1435, Philippe le Bon signe avec lui le traité d'Arras, qui rétablit la paix entre Armagnacs et Bourguignons, permettant au roi de chasser les Anglais de France (1453).
Dès les années 1420, Philippe le Bon poursuit aussi la politique de rassemblement de fiefs des Pays-Bas commencée par Philippe le Hardi : aux comtés de Flandre et d'Artois (fiefs de France), il ajoute les fiefs d'Empire que sont les comtés de Namur, de Hainaut, de Hollande et de Zélande, les duchés de Brabant, de Limbourg et de Luxembourg, ainsi que le marquisat d'Anvers. Il renforce ainsi considérablement l'entité des Pays-Bas bourguignons, deuxième partie de l'État bourguignon, aux côtés du duché de Bourgogne, du comté de Bourgogne et du comté de Charolais.
Qualifié par sa propre propagande[2] de « grand duc d'Occident »[n 1], il est un des princes féodaux les plus puissants de son temps, à la tête d'un vaste ensemble territorial à cheval sur le royaume de France et sur l'Empire. La cour de Bourgogne est alors la plus brillante[réf. nécessaire] d'Europe, devenant du fait de son mécénat un foyer artistique de premier plan, grâce notamment aux innovations des primitifs flamands et des musiciens de l'école bourguignonne.
Manifestant à plusieurs reprises son souhait de partir en croisade, il fonde en 1430 l'ordre de chevalerie de la Toison d'Or.
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