La philosophie de Martin Heidegger appartient au courant phénoménologique initié au début du XXe siècle par Edmund Husserl. Elle se singularise par sa manière de faire renaître les plus anciennes questions de la métaphysique qui deviennent des questions concernant « les êtres humains » que nous sommes, là et maintenant. L'analytique de l'« être-là » (Dasein en allemand), c'est-à-dire de l'homme dans son existence, vise à mettre au jour les structures fondamentales de notre « exister », structures qui sont censées dégager les conditions de renouvellement de la question de l'homme et de l'Être même.
Avec Être et Temps, l'œuvre maîtresse de cette pensée, publiée en 1927 on assiste, entre autres, à l'introduction du concept de Dasein, à une floraison de concepts nouveaux qui feront date[N 1], ainsi qu'à l'élaboration d'une « ontologie fondamentale ». Cette période sera suivie peu de temps après par des ouvrages ou des conférences abordant les thèmes de la « déconstruction » puis du « renversement » de la pensée métaphysique qui déboucheront finalement, après bien des « tournants », sur une pensée plus radicale encore visant la conceptualité de la « technique » et du « langage ».
Toute la pensée de Martin Heidegger est d'après ses propres dires dominée par la « question de l'Être » et de son sens unitaire en référence à un ouvrage de Franz Brentano (Aristote : les diverses acceptions de l'être) qu'il avait lu dans sa jeunesse, et qui sera le fil conducteur de toute son œuvre. Il a pu re-vivifier ce vieux concept par une relecture et une nouvelle interprétation de la pensée des premiers penseurs Grecs à qui il attribue l'origine de la philosophie. Cette lecture l'amène à se dresser contre la métaphysique et à contribuer à son dépassement.
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