Pogrom

Affiche néerlandaise alertant sur un récent pogrom en Pologne, par L. Pinkhof (début XXe)
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Pogrom de Bialystok, par Henryk Nowodworski (1905).

Un pogrom ou pogrome (d'origine russe : погро́м, signifiant « destruction, pillage ») est une attaque incluant une dimension raciste ou xénophobe, et accompagnée de pillages et de massacres, initialement contre les Juifs en Russie, perpétrées le plus souvent par des communautés sociales, politiques ou religieuses, et sans réaction des autorités ou avec leur assentiment, entre 1881 et 1921[1],[2]. Le premier incident à avoir été appelé « pogrom » serait l'émeute anti-juive d'Odessa en Ukraine en 1821. Le terme entra dans l'usage courant avec les grandes émeutes antijuives qui balayèrent le sud de l'Ukraine et l'Empire russe, entre 1881 et 1884, à la suite de l'assassinat du tsar Alexandre II. Des violences similaires, mais d'ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, Autriche, Roumanie et dans les Balkans[1]. L'historien Raul Hilberg définit le pogrom comme « une brève explosion de violence d'une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d'elle-même »[3].

Avec le temps, la notion de pogrom s'est étendue plus largement et de façon générale aux violences et émeutes sanglantes dirigées par une partie de la population contre une minorité ethnique, religieuse ou d'origine différente de cette population.

  1. a et b (en) Yehuda Slutsky, « Pogroms », dans Encyclopædia Judaica, vol. 16, MacMillan, , p. 279.
  2. Voir également la définition du Trésor de la langue française (CNRS) : "Sous le régime tsariste, mouvement populaire antisémite, encouragé par les autorités et accompagné de pillages et de massacres", et plus généralement : "Soulèvement violent allant souvent jusqu'au massacre, organisé contre une communauté juive", [1]
  3. Hilberg 2006, t.1, p. 553.