Un pollinisateur est un animal vecteur qui à l’occasion de ses déplacements transporte des grains de pollen des anthères mâles d'une fleur vers le stigmate femelle d’une fleur. Ce faisant, il contribue à la fécondation des gamètes femelles dans l'ovule de la fleur par les gamètes mâles du pollen. C’est l’une des formes de la zoogamie.
Il a été récemment montré que les Cycas qui ne sont pas des plantes à fleurs, sont également pollinisés par des insectes[1].
Les pollinisateurs les plus emblématiques et les mieux connus du grand public sont les abeilles (dont l’abeille domestique, les bourdons...), les mouches (syrphes...), les papillons, et de nombreux coléoptères. Certains oiseaux (colibris) ou encore des mammifères (chauve-souris nectarivores) jouent également un rôle important de pollinisateurs durant tout ou partie de leur stade de vie adulte. Sur les 250 000 espèces d'Angiospermes, 150 voient leur pollen dispersé par l'eau (hydrogamie), 20 000 par le vent (anémophilie) et près de 220 000 par la faune (zoogamie), la diversité faunistique des pollinisateurs étant extrêmement élevée (100 000 invertébrés, essentiellement des insectes, et 12 000 vertébrés, notamment des chauve-souris, oiseaux de type colibri et petits rongeurs)[2]. La reproduction de plus de 90 % des espèces mondiales de plantes à fleurs dépend ainsi des animaux pollinisateurs (zoogamie) et de près de 80 % par des insectes (entomogamie)[3]. Pour une espèce de plante à fleurs donnée, toutes les espèces qui la visitent ne sont pas obligatoirement de bons pollinisateurs : parmi les insectes visitant Rhododendron ferrugineum, de nombreuses espèces (lépidoptères, coléoptères, fourmis chez les hyménoptères, mouches, empidides et volucelles chez les diptères) ne sont pas des vecteurs de pollen efficaces[4]. En revanche ces mêmes empidides se révèlent être aussi efficaces que les abeilles dans la pollinisation croisée du géranium des bois[5].
Le nombre et la diversité des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement, et la perte de diversité chez les pollinisateurs pourrait menacer la pérennité des communautés végétales[6]. Une étude de 2016 montre que les rendements agricoles augmentent avec le nombre mais aussi la diversité des pollinisateurs[7] : aux côtés de l'abeille domestique, « les espèces sauvages (bourdons, osmies, megachiles) ont donc un rôle très important »[8]. Les pollinisateurs sont ainsi une source déterminante pour l’humanité (et pour de très nombreuses autres espèces) de services écosystémiques ; ils contribuent aussi aux processus d’évolution adaptative face à la sélection naturelle et aux changements globaux.
Dans les pays industrialisés et dans les zones d'agriculture industrielle ou consommatrice de pesticides, la plupart des espèces pollinisatrices sont en voie de régression, sont menacées de disparition ou ont localement déjà disparu, ce qui préoccupe notamment les apiculteurs, les écologues et les agriculteurs. Les pollinisateurs sont actuellement gravement menacés, avec un taux d'extinction qui est "de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale", selon l'ONU[9].
Le réchauffement climatique, en réduisant leur période de vol qui s'effectue de façon moins synchronisée, est une menace pour les espèces pollinisatrices[10],[11].