La majorité des cours d'eaux vosgiens rejoint le Rhin, tributaire de la mer du Nord : la Moselle, la Meurthe, la Mortagne, le Madon, Tous ces derniers sont, au-delà du département, les affluents directs de la Moselle, qui a recueilli déjà la Moselotte, la Vologne, le Durbion, l'Avière... Il existe une multitude de rivières vosgiennes. Qui connait le Bouchot et la vallée riante de la Cleurie gagnant la Moselotte ? Et la Fave, le Rabodeau, la Plaine qui faisaient glisser autrefois des trains de bois vers la Meurthe, le Neuné qui fournissait jadis les perles de ses mulettes pour les parures de nos duchesses ?
À l'ouest coule la Meuse qui reçoit le Mouzon et le Vair. Le bassin de la Seine empiète même par la Maldite qui longe la commune d'Avranville.
Le canal des Vosges traverse le département reliant le bassin mosellan à celui de la Saône au sud. D'où la mise en eau du réservoir de Bouzey, près d'Épinal.
Le département des Vosges est une division administrative de la France, créée le 4 mars1790. Quelques communes à l'origine champenoises ou comtoises sont incluses parce qu'elles sont peuplées de Lorrains.
Dans l'Antiquité, le peuplement de la contrée est multiple : Ligures, puis Celtes, et au IIIe siècle av. J.-C. des Belges, dont la tribu méridionale sous égide des Trévires, les Leuques rivalisent avec les gaulois Séquanes. Les Romains s'alliant tantôt avec l'un tantôt avec l'autre les soumettent et laissent des traces spectaculaires en plaine tel l'agglomération ou l'amphithéâtre de Grand, plus modestes en montagne avec des sites de hauteur : camp celtique de la Bure, sites du Chastel ou de la Pierre d'Appel…
Pépin le Bref impose une restauration autoritaire du fisc royal. Les bans chrétiens pillés sont soumis et les groupes d'hommes vaincus autrefois libres réduits au servage. Quelques décennies plus tard, Charlemagne semble vouloir apaiser les mesures sévères de son père, songeant à la stabilité de ce qui est au cœur de son grand royaume, il chasse dans les forêts vosgiennes et ses enfants le font aussi : Champ-le-Duc, Cornimont…
Le Bourguignon Charles le Téméraire cherche à prendre pied en Lorraine mais il est battu par René II. La Lorraine autonome s'émancipe de l'Empire romain germanique avec la bienveillance de la puissance française.
Le Saint-Empire s'effondre et sombre dans une guerre civile, la guerre de Trente Ans sévit. Richelieu soutient financièrement les protestants, puis décide d'intervenir. La Lorraine, catholique, est envahie par les deux alliés. De nombreux massacres sont perpétrés et la destruction de toutes les places fortes est recommandée : Beaufremont, Châtillon-sur-Saône, forteresse de Châtel-sur-Moselle, Fontenoy-le-Château, Beauregard, Spitzemberg, château du Bonhomme… La plupart des villages sont pillés voire détruits par les mercenaires.
Les Français occupent le duché. Au retour de la paix en 1648, ils annexent l'Alsace, aussi prennent-ils tous les prétextes pour contrôler et au besoin occuper temporairement les terres ducales. Les militaires à la fleur de lys y font construire des routes et ne rendent qu'à contrecœur les territoires conquis. Le roi de France finit par obtenir la cession viagère du Duché de Lorraine par le duc François III de Lorraine.
Pour faire accepter la transition aux Lorrains, Louis XV place en effet son beau-père Stanislas à la tête du duché. La réalité du pouvoir est cependant entre les mains du chancelier français De La Galaizière. Une administration quasi-militaire se met en place, elle est efficace en dépit de la lourdeur des prélèvements fiscaux.
La Lorraine devient un État du Grand Royaume en 1766. Le sentiment patriotique s'y développe fortement dans les classes populaires alors qu'une large fraction de la vieille noblesse choisit de servir et parfois de s'établir dans le Saint-Empire. La Lorraine méridionale connaît une croissance heurtée à l'image du Royaume.
Pendant l'Empire et la Restauration, le département reste une contrée rurale, assez isolée, qui préserve ses vieilles activités traditionnelles, travail du fer à la frontière de la Haute-Saône et dans la montagne vosgienne, en particulier Senones et Rothau exploitant la mine de Framont, art de la faïence à Épinal et Rambervillers, et un peu partout en appoint, travail du bois et métiers du textile.
Sous la monarchie de Juillet, l'essor démographique vigoureux du département se poursuit, culminant pour nombre de communes vers 1845. Celles qui en étaient dépourvues se dotent d'une église, d'une mairie et d'une école.
Au milieu du XIXe siècle, abandon des vieilles activités et formes nouvelles d'industries influencées par le pôle mulhousien commencent à chambouler la répartition de la population ouvrière en forte croissance. Le premier désenclavement routier et ferroviaire consolide les activités des cantons les plus entreprenants. L'exode rural lui est concomitant.
Le département est amputé d'une partie de l'arrondissement de Saint-Dié en 1871 par le traité de Francfort : demi-canton de Saales, canton de Schirmeck et forêt de Raon-sur-Plaine sur le versant annexé. Les crises récurrentes de débouchés industriels après 1873, puis agricoles après 1878, amènent une érosion démographique qui se poursuit, malgré la persistance de développement industriel dans les vallées, principalement en aval et les spécialisations agricoles associées au maintien de l'artisanat traditionnel en plaine.
La proximité relative avec l'Allemagne a conduit le territoire à devenir le théâtre de nombreuses batailles
Les Vosges, à l'instar des autres départements lorrains, rentrent dans une spirale de déclins industriels et agricoles alors que de profondes mutations du mode de vie et de l'économie apparaissent.