La prostitution au Japon a fait l'objet de réglementations dès le début du XVIIe siècle, au cours de l'époque d'Edo (env. 1600-1868). Une loi concernant le quartier de Yoshiwara[1] tendait à criminaliser l'activité des prostitués et les contraignait à se faire enregistrer auprès des pouvoirs publics. Cette loi qui réglementait la prostitution était avant tout un moyen pour le pouvoir de s'assurer des rentrées fiscales. Les prostituées étaient hiérarchisées afin que leurs clients puissent faire appel à leurs services en fonction de la position sociale qui était la leur dans la ville.
À l'heure actuelle, la prostitution est plutôt bien considérée à Tokyo pour ses prestations de haut niveau et sa clientèle importante. Elle continue à prospérer en raison de la position de Tokyo comme l'une des cinq villes principales pour l'industrie et le commerce. La clientèle, faite d'hommes d'affaires, de commerçants aussi bien que de touristes, continue de recourir aux services des prostituées et sont à l'origine de profits économiques importants pour la métropole asiatique.
La légalité de la prostitution à Tokyo est constamment débattue. En dépit d'un décret de 1956 précisant que « nul ne peut se prostituer ni devenir un client… »[2], la légalité des actes sexuels, mis à part le coït est habituellement admise. Bien que différents mouvements d'opinion tentent régulièrement de légaliser ou, au contraire, de criminaliser toute forme de prostitution librement consentie, la loi de 1956 paraît résister à l'épreuve du temps et aux efforts d'amendements répétés. Divers échappatoires, interprétations libérales de la loi et contournements ont permis à l'industrie du sexe de se développer et de rapporter, bon an mal an, un gain estimé à 2,5 milliards de yens (environ 19 millions d'euros en 2009).
On remarque au Japon l'existence de réseaux parallèles ou informels, pratiquement absents dans les autres sociétés occidentalisées, de prostitution de jeunes filles et d'adolescentes scolarisées.