Protista

Les protistes, sont des microorganismes eucaryotes à organisation cellulaire dite simple, unicellulaire le plus souvent, multicellulaire parfois mais sans tissus spécialisés. Ce sont des Eucaryotes autres qu'un animal (Animalia), un champignon (Fungi) ou une plante (Plantae)[1],[2]. Ce groupe est très hétérogène, tant du point de vue anatomique que physiologique[1]. Certains protistes sont des organismes autotrophes (on parlait de protophytes), d'autres sont hétérotrophes (appelés protozoaires) et d'autres encore sont mixotrophes comme certains dinoflagellés.

Le terme « protiste » a été forgé par Ernst Haeckel en 1866, à partir du grec protistos, superlatif de protos, « premier », le biologiste plaçant dans ce taxon les organismes qu'il considérait comme les premiers êtres vivants sur Terre.

Les Protista constituaient, en classification classique, le quatrième règne du domaine des Eucaryotes, mais ce regroupement est paraphylétique. En effet les trois grands règnes eucaryotes que sont les Plantes, les Fungi et les Animaux ont nécessairement évolué à partir d'Eucaryotes primitifs plus simples, donc de protistes. Les protistes regroupent de ce fait l'ensemble des lignées basales d'Eucaryotes excluant les trois grands règnes. Cette paraphylie fait que le taxon Protista n'est pas valide, mais cette notion reste utile pour parler des Eucaryotes unicellulaires.

Certains biologistes présentent les protistes comme des constituants de « la matière noire de la vie ». Ces organismes représenteraient au moins 75 % de la diversité des Eucaryotes[3]. Cette grande diversité en fait pour certains « une catégorie fourre-tout qui regroupe des lignées évolutives distinctes dont certaines n'ont qu'une parenté très lointaine avec les autres lignées de cette catégorie »[4].

Constituant les bases du réseau trophique marin, ils jouent un rôle majeur dans les cycles biogéochimiques. Les protistes constituent une part importante de la biodiversité et peut-être plus encore de la biodiversité fonctionnelle[5] : sur environ 300 000 espèces estimées existantes, les 2/3 pourraient être assez largement distribuées, dans les océans notamment, et 100 000 environ pourraient avoir une distribution plus restreinte, c.-à-d. qui ne serait pas cosmopolite malgré des habitats appropriés[6].

Ils rendent d'importants services écologiques, en particulier pour l'épuration de l'eau, la régulation du dioxyde de carbone et des minéraux dans l'eau, la pêche, la récolte de coquillages et l'aquaculture.

  1. a et b Philippe Silar, Protistes Eucaryotes : Origine, Évolution et Biologie des Microbes Eucaryotes. HAL, janvier 2016, 462 p. (ISBN 978-2-9555841-0-1) Résumé ; PDF complet.
  2. (en) Stefan Geisen, Edward A.D. Mitchell, Sina Adl, Michael Bonkowski, Micah Dunthorn, Flemming Ekelund, Leonardo D. Fernández, Alexandre Jousset, Valentyna Krashevska, Frederick W. Spiegel et al., « Soil protists: a fertile frontier in soil biology research », FEMS Microbiology Reviews, vol. 42, no 3,‎ , p. 293-323
  3. Lionel Cavicchioli, « Protistes : Voici la matière vivante de la vie », Science & Vie, no 1221,‎ , p. 94-103 (ISSN 2266-2324, résumé).
  4. Anu Singh Cundy et Gary Shin, Découvrir la biologie, De Boeck Superieur, , p. 428.
  5. « biodiversité fonctionnelle », dans « Biodiversité associée », sur Dictionnaire d'agro-écologie, Toulouse, INRA, .
  6. (en) Wilhelm Foissner ; Protist diversity and distribution: some basic considerations ; revue : Biodiversity and Conservation ; éditeur : Springer Netherlands ; volume 17, numéro 2 / février 2008 ; pages 235-242 (ISSN 0960-3115) (papier) (ISSN 1572-9710) (en ligne) ; DOI 10.1007/s10531-007-9248-5