Le rap est un mouvement culturel et musical (musique populaire) qui tire ses origines du hip-hop. Apparu au début des années 1970 dans les ghettosaméricains, le rap se caractérise par une diction très rythmée et l’usage de la rime[1]. C'est à la base un moyen d'expression pour revendiquer une certaine manière de vivre à cette époque, le rap prenant un caractère social important quand il souligne les injustices de la société ou un caractère plus égotrip souvent aussi. À partir des années 1980, le rap commence à s'exporter à l'étranger, en France, Allemagne, Royaume-Uni, Japon, Corée, Sénégal, Afrique du Sud, URSS (puis Russie) et même en Chine[2]. Le rap se répand dans le monde entier et se propage, devenant l'un des premiers courants artistiques avec des représentants sur chaque continent.
Le plus souvent, un morceau de rap est une succession de couplets séparés par un refrain. Influencé par d'autres genres musicaux (reggae, blues, jazz, rock), le rap acquiert une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Aux premières heures, les MC (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir les DJ, et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing (emceeing ou aimesi-ing).
En France, le rap se développe à partir de la fin des années 1980. Il peut se diviser en trois ères[3]. La période classique s'étend de la fin des années 1980 au début des années 2000, marquée par une majorité d'artistes noirs comme Oxmo Puccino, MC Solaar, Kery James (avec Ideal J), IAM, NTM[4]. La période de démocratisation commence dans les années 2000[5], avec des groupes et des artistes comme Booba[6], Diam's[6],[7],[8], Sinik[9],[10], Rim'K[11], Sefyu[9],[12],[13],[14], Sniper[8],[10], Rohff[15], La Fouine[4], qui commencent à toucher la population française en général et à enregistrer des premiers succès commerciaux importants[16],[17],[18]. Enfin, à partir des années 2010, le rap francophone connaît une période d'innovations assez paradoxale, car c'est le début de la fin du rap français, mais aussi le début d'une logique d'expérimentations nouvelles qui ouvrent le rap français à de nouveaux genres musicaux, comme la trap, la drill ou encore le rap « folklorique »[4],[11],[19] (le « raï et rap »[11], le « rap celtique », le « flamenco rap », etc.) ; quand le rap expérimente la fusion musicale… Cette période se distingue par la grande variété du rap français.
↑ a et bKarim Hammou, « Prises et « décrochages » de genre : la réception critique de Diam’s et Booba dans les années 2000 », Buscatto M., Leontsini M., Naudier D., Du genre dans la critique d'art / Gender in Art Criticism, Éditions des Archives contemporaines, (lire en ligne, consulté le ).
↑Denis-Constant Martin, « Les combinaisons de Diam’s », Volume !. La revue des musiques populaires, no 8 : 2, , p. 217-220 (ISSN1634-5495, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bMichał Moch, « Language, Migration and Globalization: French Hip-Hop Versus Arabic Diaspora Hip-Hop », dans Moving Texts, Migrating People and Minority Languages, Springer Singapore, (ISBN978-981-10-3799-3, lire en ligne), p. 41-51.
↑ a et bIdir Mahiou, « Du flow binaire au flow polyrythmique, « de la rime scolaire à la rime rappeuse » : une histoire des performances formelles dans le rap en France de Chagrin d’amour à Ärsenik », Itinéraires. Littérature, textes, cultures, nos 2020-3, (ISSN2100-1340, DOI10.4000/itineraires.9222, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) J. Griffith Rollefson, « He’s Calling His Flock Now: Black Music and Postcoloniality from Buddy Bolden’s New Orleans to Sefyu’s Paris », American Music, vol. 33, no 3, , p. 375-397 (ISSN0734-4392, DOI10.5406/americanmusic.33.3.0375, lire en ligne, consulté le ).
↑Laurent Béru, « Communication politique autour d’une culture identitaire et fédératrice », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, no 67, , p. 93–99 (ISSN2105-2956, DOI10.4000/quaderni.232, lire en ligne, consulté le ) :
« De nombreux rappeurs emblématiques du hip hop hexagonal – de Sefyu (Aulnay-sous-Bois) et Alibi Montana (La Courneuve) à La Caution (Noisy-le-Sec) et Tandem (Aubervilliers) en passant par Casey (Le Blanc-Mesnil) et Fatcap (Bondy) –, les communes de Seine-Saint-Denis jouent et assument la carte identitaire « banlieusarde » qui est accolée à ce mouvement culturel. »
↑Naima Samai, « Langue et Norme dans Le rap : Cas de ROHFF », Université Sétif 2, (lire en ligne, consulté le ).
↑Par rap « folklorique » on entend généralement le rap francophone qui mêle, soit des musiques françaises traditionnelles, comme le fait Manau avec la Tribu de Dana, soit des musiques maghrébines ou d'Afrique subsaharienne avec un substrat rap, comme dans Les Princes de la ville (album).