Renaissance (historiographie)

Après le VIIe siècle qui fait suite à la disparition de la Pax Romana, l'Europe paraît repliée sur elle-même : à l'Est protégée des invasions provenant de l'Asie par les puissantes murailles de Constantinople, à l'Ouest par la résistance graduelle dans les contreforts cantabriques et pyrénéens à l'avènement d'al-Andalus, l'Occident musulman. Quoique stratégiquement assailli, la pensée sur le continent émane d'une culture nouvelle, voire une civilisation dite médiévale, sur laquelle se fonde durablement son identité et ses structures.

Cet article traite du concept de Renaissance en historiographie, indépendamment des époques ou civilisations où le terme est employé par les historiens.

La découpe historique de cette période charnière entre l'époque médiévale et l'époque moderne est sujette à un débat interprétatif entre historiens et historiens de l'art : alors que les découpes de l'Histoire antique, l'Histoire médiévale et l'Histoire moderne sont communément admises, l'introduction d'une charnière entre Moyen Âge et temps modernes est plus délicate, ce qui montre le degré interprétatif de ce « renouveau dans les arts, la littérature, les sciences ». Face au flou terminologique, les historiens parlent quelquefois de prérenaissances avant que ne démarre véritablement le Rinascimento, telle la Pré-Renaissance identifiée en Italie dès le Trecento.

L'emploi lui-même de Renaissance découle d'une perception de l'Histoire visant à lui donner un sens, qui remonte au régime de pensée de l'idéalisme allemand du XIXe siècle, notamment au travers des concepts du philosophe occidental Hegel. Cette manière de percevoir l'Histoire est aujourd'hui elle-même controversée.