Rhytidome

Rhytidome écailleux persistant du châtaignier commun.
L'écorce mince et lisse du hêtre commun est dépourvue d'un véritable rhytidome. Cet arbre a en effet un seul phellogène qui fonctionne pendant toute la durée de sa vie alors que chez la plupart des autres espèces (et au niveau de la base du tronc des hêtres âgés), ce sont plusieurs phellogènes qui se succèdent au cours de leur vie et sont à l'origine d'un rhytidome[1].
Lenticelles horizontales sur un bouleau verruqueux dont l'écorce, en vieillissant, se transforme en un rhytidome annulaire marqué d'épaisses crevasses à bords rugueux et noirâtres.

Le rhytidome (du grec ancien : ῥυτίδωμα (transl. rhutídōma), « ride, rugosité ») désigne un tissu mort de la périphérie d'une tige ou d'une racine ligneuse. Il correspond chez les arbres, à l'écorce externe recouvrant la surface du tronc, des branches et des racines âgées et s'exfoliant parfois de diverses manières (écailles). Cette exfoliation se distingue physiquement de l'éclatement de l'écorce.

Les rhytidomes sont constitués des parties extérieures au phellogène le plus interne (puisqu'il peut exister plusieurs phellogènes, produits successivement au cours des années).
Ils sont donc constitués des différentes couches de liège ou suber (en remplacement de l'écorce d'origine primaire appelée cortex), produites par les phellogènes successifs, des phellodermes produits par les phellogènes plus périphériques, des restes de parenchyme cortical et d'épiderme. L'ensemble des tissus morts comprenant ces péridermes, ces couches d'écorce, le péricycle, du phloème primaire et secondaire, porte le nom de rhytidome.

Le fonctionnement continu ou discontinu du phellogène, la division plus ou moins intense de cellules entraînant l'augmentation de la circonférence impose au rhytidome une certaine pression qui le fait se disloquer lentement, par manque d’élasticité, et lui donne cet aspect lisse (fonctionnement continu, prolifération cellulaire limitée chez les hêtres, les houx, les charmes, les micocouliers…) ou le plus souvent plus ou moins crevassé (fonctionnement discontinu, prolifération cellulaire importante)[2].

  1. Marie-Christine Trouy, Anatomie du bois, éditions Quæ, , p. 15
  2. Christophe Drénou, Les racines : face cachée des arbres, Forêt privée française, , p. 57