Le Roman de Fauvel est un poème satirique[1] français en octosyllabes[1],[2] principalement à rimes plates[2], composé au Moyen Âge tardif, vers -[1],[2], par plusieurs auteurs, le principal du texte étant attribué au clerc Gervais du Bus. Il nous en est parvenu douze manuscrits, dont plusieurs en excellente condition, dont un contient une mise en musique par Philippe de Vitry dans le style de l'Ars Nova. Cette large fresque musicale comprend de nombreuses pièces monodiques, mais également des pièces polyphoniques — comme le motet La mesnie fauveline — formant le plus riche recueil de musique de cette époque.
Le texte allégorique raconte l'histoire de Fauvel, un âne ou cheval qui s'approprie la maison de son maître, et est interprété comme une critique de la corruption de l'Église et du système politique. Le nom du protagoniste, Fauvel, est un acronyme de ses six principaux défauts du siècle : la Flatterie, l'Avarice, la Vilenie (« U » typographié en V), la Variété (inconstance), l'Envie et la Lâcheté.
Le Roman de Fauvel est un « admonitio regum », c'est-à-dire une mise en garde destinée aux rois afin d'enseigner ce qu'est le bon et le mauvais gouvernement. Il consacre, au début du XIVe siècle, « cette tournure allégorique de la littérature à tendance moralisante. Elle dégénère d'ailleurs en satire, et même en pamphlet politique, par la violence des attaques qui y sont faites contre tous les ordres de la société »[3].