Saliout (du russe Салют signifiant « Salut » en français) est une famille de stations spatiales soviétiques. La première station de la série, Saliout 1, est lancée en 1971. Avec une masse de 19 tonnes correspondant à la capacité de lancement de la fusée Proton, la station dispose d'un espace habitable de 100 m3 permettant d'accueillir un équipage permanent de trois cosmonautes. La relève des équipages est effectuée par des vaisseaux Soyouz. Les premiers modèles ne permettent l'accouplement que d'un seul vaisseau. À partir de Saliout 6, un deuxième port d'amarrage permet le ravitaillement par les vaisseaux automatiques Progress et l'accueil d'équipages visiteurs pour de courts séjours. Ces nouvelles capacités permettent aux Soviétiques de réaliser des missions de plus en plus longues démontrant les capacités de l'homme à séjourner dans l'espace.
Le développement de la station spatiale se fait initialement sous l'appellation Almaz pour répondre aux besoins des militaires soviétiques. Lorsque le programme habité soviétique lunaire échoue face au programme Apollo, les dirigeants soviétiques, pour lesquels le spatial a une forte valeur de propagande, choisissent de soutenir le projet d'une station spatiale civile dérivée d'Almaz qui sera renommée Saliout. Parmi les huit stations Saliout lancées, trois sont néanmoins des stations militaires Almaz à l'architecture distincte dont les objectifs militaires sont ainsi dissimulés. Après des débuts difficiles marqués par la perte de plusieurs stations spatiales et la tragédie de Soyouz 11, les Soviétiques apprennent à maitriser tous les aspects des séjours prolongés dans l'espace. Le programme Saliout s'achève en 1986 avec le lancement du premier module de la station Mir, largement inspirée de Saliout et dont l'architecture est reprise par la suite pour la réalisation du segment russe de la Station spatiale internationale.