Sculpture romaine

La déesse Terre, sa corne d'abondance[N 1]. Époque de Gallien vers 260-270, époque de crise. Sarcophage au triomphe de Dionysos, qui meurt et renait. The Metropolitan Museum of Art.

La sculpture romaine réunit la perfection idéalisée de la sculpture grecque classique au plus grand désir de réalisme romain. Comme elle a été faite par des sculpteurs grecs pour des Romains, mais en grande partie sur des modèles grecs, on pourrait parler de « sculpture gréco-romaine »[1]. Elle s’est répandue de l'Atlantique à l'Asie, et du IIIe siècle avant l'ère commune (AEC) — ou avant Jésus-Christ — jusqu'au cours de l'Antiquité tardive, au IVe siècle de l'ère commune (EC). Elle n’est donc pas restée sans changements. D'autre part, elle est le produit et le reflet de la société romaine où le père, pater familias, a le rôle dominant, ce qui a déterminé autant les commandes privées de portraits ou d'objets décoratifs que les commandes publiques associées à la célébration du pouvoir à Rome[2], aristocratique, puis militaire. Cette aristocratie ne constituait qu'une très petite partie de la société romaine, qui était un monde rural à 90 % et constitué d’esclaves pour une très grande partie.

Les riches Romains demandaient, en effet, des portraits ressemblants et des sculptures décoratives dérivées de modèles grecs renommés. De son côté, le pouvoir romain a toujours su faire exécuter des monuments à sa gloire et célébrer ses victoires. Les sculpteurs pouvaient travailler tous les matériaux disponibles autour du bassin méditerranéen et faire transporter leur réalisation sur des milliers de kilomètres pour répondre à une commande.

La sculpture romaine a été longtemps présentée comme une répétition de la sculpture grecque antique et même comme un déclin, dès que l'on a cru y reconnaître de simples copies des sculptures grecques célébrées dans l'Antiquité[3],[N 2]. Cependant elle est reconnue depuis le XIXe siècle comme un objet d'étude à part entière. Les études actuelles sur les "copies" mettent en valeur les nouveautés introduites au cours des premiers siècles de l'art romain. Des innovations radicales ont eu lieu par la suite, surtout aux IIIe et IVe siècles.

Comme au cours de toute l'Antiquité, la sculpture reflète bien plus la volonté de riches et puissants commanditaires que la personnalité artistique des artisans-artistes. Les sculpteurs qui ont travaillé à Rome et pour Rome n’étaient pas des Romains - la plupart étaient grecs - mais ils ont mis leur art au service des Romains, afin de donner une forme plastique aux valeurs qu’entendaient affirmer les Romains[4],[5]. Beaucoup de ces sculpteurs étaient de condition modeste, esclaves ou affranchis[6]. Quelques fragments de sculpture en bois qui se sont conservés dans l’eau sont la trace de matériaux fragiles appartenant à des sculptures romaines disparues.


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  1. Paul Veyne, L'empire gréco-romain, Seuil, coll. « Des Travaux », , 874 p., 21 cm (ISBN 2-02-057798-4, SUDOC 092673007), p. 4e de couverture. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, (SUDOC 124342531), (SUDOC 099215195), (SUDOC 159201322). Numériques: (SUDOC 196389704), (SUDOC 271098139).
  2. Sylvie Joye, « Paterfamilias », Publications de l’École française de Rome « Ving-cinq ans après : III. Droits et identités : Identités – familles – masculinités... : les femmes au rendez-vous de l'histoire (colloque de 2016) »,‎ , p. 287-299 (ISBN 978-2-7283-1378-5, lire en ligne, consulté le ) (édition papier : (ISBN 978-2-7283-1378-5), (SUDOC 241128064).
  3. Robert Turcan, 2002, p. 9.
  4. Robert Turcan, 2016, p. 411.
  5. Tonio Hölscher, Römische Bildsprache als semantisches System, Heidelberg, 1987.
  6. François Baratte, 1996, p. 36.