Une secte est une communauté humaine dont les membres suivent avec rigueur une même doctrine religieuse, philosophique ou, plus rarement, politique. Appliqué à la réalité contemporaine, le terme, dont les significations et les connotations ont beaucoup évolué d'une époque et d'une société à l'autre, ne fait pas l'objet d'un consensus sémantique et encore moins d'une définition juridique universelle. Selon l'acception négative (héritage du discours hérésiologique de l'Antiquité tardive) qu'il a prise dans certaines langues d'aujourd'hui, le vocable « secte » est assez fréquemment associé à l'idée d'intransigeance et de contrainte psychologique, voire de manipulation mentale. Dans cette même perspective, les sectes sont alors caractérisées comme des groupes fermés au monde extérieur et souvent dirigés par un chef charismatique (un « gourou » au sens dépréciatif du mot), dont l'autorité ne se discute pas et qui peut être entouré d'une forme de vénération.
Le terme a dans plusieurs langues, et particulièrement en français, une connotation péjorative, voire polémique[1],[3], et tend à désigner un groupe ou une organisation dont les croyances, les pratiques ou le comportement sont jugés obscurs, inquiétants ou nocifs[1]. Les responsables des groupes dits « sectaires » sont souvent accusés d'étouffer la liberté individuelle au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs membres, en s'appropriant parfois leurs biens et en les maintenant par divers procédés dans un état de sujétion psychologique et physique[4]. Les abus financiers et sexuels, le harcèlement, notamment de personnes mineures et vulnérables, sont des composantes importantes de nombre de dérives sectaires.
La connotation négative du terme « secte » est récusée non seulement par les groupes visés, mais aussi par un certain nombre de juristes et de sociologues, dont les membres du CESNUR. Selon l'anthropologue française Nathalie Luca, « un groupe devient sectaire lorsqu'il se ferme »[5].