Sens de la vie

Hamlet contemple un crâne et s'interroge sur le sens de la vie (Sculpture de Lord Ronald Gower, 1888).

Le « sens de la vie », formulée pour la première fois en ces termes par Friedrich Nietzsche à la fin du XIXe siècle[Notes 1], désigne l'interrogation sur l'origine, la nature et la finalité de la vie ou plus généralement de l'existence, en particulier de l'existence humaine. Cette interrogation métaphysique se trouve posée sous la forme d'une série de questions : « qui sommes-nous ? », « d'où venons-nous ? », « où allons-nous ? », « pourquoi sommes-nous ici-bas ? » et cetera.

« Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de son sens. »

— Arthur Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, Auguste Burdeau trad.,1912, p.1081.

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l’esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d’abord répondre. »

— Albert Camus, incipit du Mythe de Sisyphe, 1942.

«  Ô mon âme, n’aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le champ du possible.

Μή, φίλα ψυχά, βίον ἀθάνατον, σπεῦδε, τὰν δ᾽ ἔμπρακτον ἄντλει μαχανάν.  »

— Troisième Pythique, 61 de Pindare, Ve siècle av. J.-C[1],[2].

Au cours de l'histoire, de nombreux courants religieux, intellectuels, philosophiques, artistiques ou scientifiques ont traité ces questions, donnant lieu à autant d'approches et de réponses différentes. Le philosophe Jean Grondin en parle comme d'une « pensée essentielle » fondant la philosophie : « Que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous, que pouvons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer ? ». Selon certains courants, notamment l'existentialisme, le nihilisme, la pensée nietzschéenne ou l'absurde camusien, cette pensée serait même inhérente à l'être humain. Bien qu'elle soit ancienne, le désir de « donner un sens à sa vie », à défaut de le chercher, en est une déclinaison plus récente[3],[4].
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  1. Présent dans le poème de Paul Valéry, Le cimetière marin, 3ème strophe, in Œuvres de Paul Valéry, Éditions de la NRF, 1933, O.C., III (p. 157-163) [lire en ligne (page consultée le 16 janvier 2024)].
  2. « O mon âme, n'aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le [...] - Pindare », sur dicocitations.com (consulté le )
  3. Jean Grondin, Du sens de la vie : Essai philosophique, Bellarmin, (présentation en ligne), p. 6.
  4. Donner un sens à sa vie, Jacques Lecomte, Odile Jacob, 2007