Sionisme

Theodor Herzl, auteur du manifeste sioniste L'État des Juifs.
Le drapeau du mouvement sioniste qui deviendra le drapeau d'Israël.

Le sionisme est un mouvement nationaliste ethnique visant l'autodétermination politique du peuple juif par la formation d'un foyer national.

Le sionisme plonge ses racines historiques dans la tradition religieuse, nationaliste et culturelle juive et dans la nostalgie de « Sion » au sein des consciences de la diaspora juive. Ce mouvement patriotique décolonial, d'abord vis-à-vis de l'Empire ottoman puis britannique, vise à restaurer la souveraineté du peuple juif sur l'ancienne Judée.

Il est mû également à travers la tradition religieuse protestante qui, en accord avec les prophéties bibliques, prépare le retour de Jésus comme Christ en gloire de l'Apocalypse. Dans le corps du texte ce passage est mal sourcé. Est-il réellement opportun de l'ajouter dans le chapeau, d'autant plus qui ne semble pas que le sionisme évangélique ait été prépondérant à l'origine du sionisme ?[réf. souhaitée]

Néanmoins, le sionisme ne prend réellement son essor parmi les juifs d'Europe centrale et orientale que dans le contexte des aspirations nationales du XIXe siècle[1],[2] et du processus de sécularisation de la population juive ashkénaze. D'abord fortement combattu au sein des populations juives aussi bien laïques (notamment par le mouvement socialiste juif du Bund) que religieuses (comme l'atteste les positions du rabbin allemand Samson Raphael Hirsch), le mouvement gagne en popularité dû fait des persécutions répétées des populations juives.

Son renouveau sous forme politique est dû à l'action de Theodor Herzl, avec le premier congrès sioniste (1897) et la création de l'Organisation sioniste mondiale. Pour leur salut, il encourage le « retour » des Juifs en Terre d'Israël correspondant à la Palestine ottomane d'alors. Le mouvement voit ses espoirs exaucés pendant la Première Guerre mondiale par la déclaration Balfour de 1917, puis par l'institution de la Palestine mandataire en 1920, ce qui permet l'accroissement de l'immigration juive sur le territoire, et, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, aboutit à la création de l'État d'Israël en 1948, dans le cadre de l'« État juif » défini par le plan de partage de la Palestine adopté par l'ONU en 1947.

Le sionisme est à la fois une idéologie[3],[4],[5] et un mouvement nationaliste[Note 1]. L'idéologie du sionisme est constituée d'un large éventail d'idées, qui comprend non seulement l'aspiration à un territoire pour le peuple juif, mais aussi une quête morale et spirituelle.

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, le sionisme est un élément important de la vie politique en Israël, État que le mouvement continue de soutenir. Il participe notamment à l'accueil des immigrants et des réfugiés (Agence juive), aux programmes écologiques (Fonds national juif) et à des programmes d'aide sociale (Keren Hayesod).

Dès ses débuts, le sionisme suscite une opposition, y compris chez certains juifs socialistes ou assimilés. Au XXIe siècle et notamment depuis la guerre Israël-Hamas de 2023, le sionisme est devenu un objet de détestation pour ceux qui l'associent à des idéologies négativement connotées telles que le racisme ou l'apartheid.

  1. Bruno Ackermann, « Une histoire intellectuelle et politique du sionisme 1860-1940 [Georges Bensoussan] », Revue suisse d'histoire, no 53,‎ (lire en ligne [PDF]). Georges Bensoussan cité par Bruno Ackermann.
  2. Frédéric Encel et al., Comprendre le Proche-Orient, Editions Bréal (ISBN 978-2-7495-2074-2, lire en ligne), p. 113.
  3. (en) Bernard Lewis, Semites and Anti-Semites: An Inquiry into Conflict and Prejudice, W. W. Norton & Company, (ISBN 978-0-393-24556-1, lire en ligne), p. 20.
  4. (en) Ian S. Lustick, « Zionist Ideology and Its Discontents: A Research Note » [« L’idéologie sioniste et ses mécontentements : un dossier de recherche »], Israel Studies Forum, vol. 19, no 1,‎ , p. 98–103 (ISSN 1557-2455, lire en ligne, consulté le ), p. 98 : « Zionism was and is a serious ideology and deserves to be treated as such », [Le sionisme était et reste une idéologie sérieuse et mérite d'être traité comme tel]
  5. (en) Gadi Taub, « Zionism », dans Gregory Claeys, Encyclopedia of Modern Political Thought (set), CQ Press, (ISBN 978-1-4522-3415-1, lire en ligne), p. 869-872. p. 869

    « Zionism is an ideology that seeks to apply the universal principle of self-determination to the Jewish people. »

    « Le sionisme est une idéologie qui cherche à appliquer le principe universel de l'auto-détermination au peuple juif »

  6. (en) P.Y. Medding, Studies in Contemporary Jewry: XI: Values, Interests, and Identity: Jews and Politics in a Changing World, OUP USA/Institute of Contemporary Jewry, Hebrew University of Jerusalem, coll. « Studies in Contemporary Jewry », (ISBN 978-0-19-510331-1, lire en ligne), p. 11.
  7. (en-US) Chaim Gans, A Just Zionism: On the Morality of the Jewish State, Oxford University Press, (ISBN 9780199867172, DOI 10.1093/acprof:oso/9780195340686.001.0001, lire en ligne [archive du ])


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