Le stuckisme est un mouvement artistique international fondé en 1999 par Billy Childish et Charles Thomson. Il prône une peinture figurative en réaction à l'art conceptuel, et particulièrement à celui du courant des Young British Artists (également appelé « Brit Art ») soutenus par le mécène Charles Saatchi. Le mouvement du stuckisme, qui réunissait à l'origine treize artistes, s'est depuis étendu, et compte en 2010 plus de 207 groupements d'artistes répartis en différents points du globe. Billy Childish a quitté le mouvement en 2001.
Depuis leurs débuts, les stuckistes ont mis sur pied de nombreuses interventions artistiques mais ils ont réellement commencé à attirer l'attention sur eux en organisant des manifestations et en faisant de l'agitprop auprès des médias, notamment à l'extérieur du musée londonien Tate Britain contre le prix Turner[1], parfois déguisés en clowns, afin de tourner en dérision ce type d'institution. Après avoir exposé principalement dans des petites galeries du quartier de Shoreditch, à Londres, ils ont fait pour la première fois leur entrée dans une exposition temporaire d'un grand musée public en 2004, à la Walker Art Gallery, dans le cadre de la biennale de Liverpool[2].
Les campagnes d'agitprop des stuckistes passent aussi par les voies officielles : ainsi, ils se sont présentés aux élections du parlement britannique[3], ils ont intenté une action contre Charles Saatchi auprès de l'Office of Fair Trading, l'organisme britannique chargé de veiller au respect du droit de la concurrence, considérant que Saatchi jouissait d'un pouvoir déloyal dans le monde de l'art[4], et ils ont, en vertu de la loi sur la liberté de l'information promulguée en 2000 au Royaume-Uni (Freedom of Information Act 2000), obligé la Tate Gallery à divulguer publiquement des informations relatives à l'achat d'une œuvre de l'artiste britannique Chris Ofili, The Upper Room, pour une somme exorbitante, action qui fut à l'origine d'un scandale dans la presse britannique, dans la mesure où Chris Ofili était alors membre du conseil des curateurs du musée concerné[5].