Le style Tudor est un style architectural constituant l’aboutissement de l’architecture médiévale britannique au cours de l’ère Tudor (1485-1603) et au-delà, sur l’initiative des mécènes conservateurs des collèges d’université. Ce style succède au style perpendiculaire et, quoique supplanté par l’architecture élisabéthaine dans les édifices civils ayant tant soit peu d'étendue, le style Tudor continua de marquer de son empreinte le goût britannique pour des siècles et poursuivit une évolution parallèle, comme on le voit dans les extensions données à quelques collèges des universités d’Oxford et de Cambridge jusqu’à l’apparition du style néogothique. Le style Tudor tente de concilier le style gothique perpendiculaire avec les apports de la Renaissance italienne, cependant la rupture entre ces deux architectures radicalement différentes n'est pas encore totalement consumée durant la période Tudor[1], et il faut attendre le style Jacobéen pour que l'architecture anglaise s'engage dans une voie assimilant les apports classiques de la Renaissance. Cette évolution est toutefois progressive, à l'œuvre dès le règne d'Henri VIII, et l'architecture anglaise ne prend pas un tournant soudain à l'avènement de Jacques Ier sur le trône. Le style Tudor désigne également un certain type d'architecture d'origine vernaculaire à pans de bois qui se développa à cette période, mais qui eut surtout un usage domestique, que ce soit pour de simples logis de ferme ou bien pour des manoirs plus imposants. C'est cependant l'usage de la brique, importée des Pays-Bas, qui s'accrut considérablement, bien que son emploi dépende des ressources locales (une architecture exclusivement de pierre subsistant dans les régions où le grès abonde). La redistribution des terres appartenant auparavant au clergé a entraîné une augmentation considérable de l'activité de construction ; par ailleurs, ce sont surtout des édifices séculiers qui furent réalisés, notamment des bâtiments universitaires.