Sultanat hafside de Tunis

Sultanat hafside de Tunis
(ar) الحفصيّون
(ber) ⵉⵃⴰⴼⵙⵉⵢⵏ

1228–1574

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du sultanat hafside c. 1300-1500.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Tunis
Langue(s) Berbère, Arabe
Religion Islam sunnite, Ibadisme, Catholicisme, Judaïsme
Monnaie Dinar
Sultan
1207-1222 Abû Muhammad `Abd al-Wâhid ben Abî Hafs (wali, « gouverneur »)
1224-1230 `Abd Allah ben Abî Muhammad ben Abî Hafs (1er sultan)
1228-1249 Abû Zakariyâ Yahyâ (2e sultan)
1249-1277 Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir (3e sultan)
1277-1279 Abû Zakariyâ Yahyâ II (abdiqué)
12791283 Abû Ishaq Ibrahim Ier (4e sultan)
1284-1295 Abû Hafs Úmar Ier (5e sultan)
1295-1308 Abû `Asida Muhammad al-Muntasir (6e sultan)

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Maghreb en 1328

Le sultanat hafside de Tunis ou Almohades de Tunis est un ancien état de Berbérie orientale, en Afrique du Nord, dirigé par la dynastie des Hafsides (arabe : الحفصيّون al-Ḥafsioun, berbère : ⵉⵃⴰⴼⵙⵉⵢⵏ Iḥafsiyen) ou Beni Abi Hafs aussi appelés Banou Omar (descendants de Abou Hafs Omar el Hinteti)[1], qui règne sur l'Ifriqiya entre 1228 et 1574[2].

Dans un premier temps les Hafsides sont des gouverneurs liés aux Muminides de Marrakech les leaders originels des Almohades et véritables fondateurs sur le plan politique de leurs état et puissance (expansion), au nom desquels ils gouvernent l'Ifriqiya à partir de 1207. Les Hafsides s'émancipent à la faveur de la chute de l'Empire almohade et en deviennent indépendants sous Abû Zakariyâ Yahyâ en 1236.

Dès leur prise de pouvoir, les Hafsides se posent toutefois en héritiers du califat et de l'idéologie almohade, s'appuyant sur le fait qu'ils descendent du cheikh Abou Hafs d'origine berbère masmoudienne du Haut-Atlas. La généalogie officielle des Hafsides revendique cependant une parenté avec le calife Omar ('umariyya faruqqiya). Le sultanat hafside soumet l'Algérie orientale allant même jusqu'à imposer sa suzeraineté au royaume de Tlemcen. Sa capitale, Tunis, fut largement dotée d'édifices religieux et administratifs et devint un grand centre commercial ayant des relations avec la Catalogne, la Provence et les cités marchandes italiennes ; les communautés chrétiennes de ces pays se développèrent à Tunis ; Abou Zakariyyā (ar) entretint des rapports cordiaux avec le roi d'Aragon, cependant que des musulmans d'Espagne (les « Andalous ») venaient se réfugier en Ifrīqiyya[3]. Le sultanat hafside de Tunis doit faire face à l'émancipation des sultanats de Béjaia puis de Constantine à partir de la dissidence d'émirs dès le XIIIe siècle.

Sous le règne des sultans hafsides, Tunis prend de l'importance à la suite de l'installation de ces derniers dans la ville au détriment des villes de l'intérieur notamment de Kairouan. Tiraillés par le conflit entre Espagnols et Ottomans en Méditerranée au XVIe siècle, les sultans hafsides se maintiennent au pouvoir en Tunisie jusqu'à la fondation de la régence de Tunis par l'Empire ottoman en 1574.

  1. Sébastien Garnier, Histoires hafsides : Pouvoir et idéologie, Brill, (lire en ligne), p. 294
  2. Foued Laroussi, Plurilinguisme et identités au Maghreb, Publication Univ Rouen Havre, , 124 p. (ISBN 978-2-87775-817-8, lire en ligne), p. 6
  3. Encyclopædia Universalis, « HAFSIDES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )