Artiste |
Inconnu |
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Date |
Entre et |
Commanditaire | |
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Dimensions (H × L) |
50 × 6 830 cm |
Propriétaire | |
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Protection |
Mémoire du monde () Objet français classé monument historique (d) () |
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La tapisserie de Bayeux ou broderie de Bayeux[Note 1], successivement désignée « Telle du Conquest » (« toile de la Conquête ») par les chanoines de la cathédrale Notre-Dame de Bayeux, toilette de la Saint-Jean et toilette du duc Guillaume au XVIIIe siècle, ou encore tapisserie de la reine Mathilde au XIXe siècle, est une broderie (anciennement « tapisserie aux points d'aiguille ») du XIe siècle inscrite depuis 2007 au registre international Mémoire du monde par l'Unesco[2].
Œuvre d'art textile effectuée à l'aiguille sur une toile de lin bis assez régulière, brodée avec quatre points différents de fils de laine déclinés en dix teintes naturelles, elle fait défiler 623 personnages, 994 animaux, 438 végétaux, 37 forteresses et bâtiments, 41 navires et petites embarcations, et d'innombrables objets très divers. Elle décrit des faits allant de la fin du règne du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur en 1064 à la bataille d'Hastings en 1066, dont l'enjeu était le trône d'Angleterre, contesté à Harold Godwinson par Guillaume, duc de Normandie. Les péripéties-clés de la bataille, dont l'issue détermina la conquête normande de l'Angleterre, y sont détaillées[Note 2], mais près de la moitié des scènes relatent des épisodes antérieurs à l'invasion elle-même[Note 3]. Cette œuvre historiée semble avoir été commandée par l’évêque Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume et réalisée au cours des années qui ont suivi la conquête.
Bien que présentant les événements sous un jour très favorable à Guillaume le Conquérant, au point d'être considérée parfois comme une œuvre de propagande pour asseoir la légitimité de ce dernier à régner sur l'Angleterre et rallier les nobles saxons, elle a une valeur documentaire inestimable pour la connaissance du XIe siècle normand et anglais. Elle renseigne sur les vêtements, les châteaux, les navires et les conditions de vie de cette époque. De façon générale, elle constitue un des rares exemples de l'art roman profane.
Conservée jusqu'à la fin du XVIIIe siècle dans le trésor liturgique de la cathédrale de Bayeux, elle échappe de peu à la destruction lors de la Révolution française. Depuis 1983, elle est présentée au public au centre Guillaume-le-Conquérant[3] à Bayeux, qui lui est entièrement consacré.
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