Thalidomide | |
Identification | |
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Nom UICPA | (RS)-2-(2,6-Dioxopipéridin-3-yl)isoindol-1,3-dione |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.029 |
No CE | 200-031-1 |
Code ATC | L04 |
DrugBank | APRD01251 |
PubChem | |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C13H10N2O4 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 258,229 5 ± 0,012 7 g/mol C 60,47 %, H 3,9 %, N 10,85 %, O 24,78 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 270 °C[2] |
Solubilité | 545 mg·l-1 (25 °C[2]) |
Précautions | |
Directive 67/548/EEC | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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Thalidomide | |
Informations générales | |
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Princeps | Thalidomide Celgene (France) |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.029 |
Code ATC | L04AX02 |
DrugBank | DB01041 |
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Le thalidomide[3] est un médicament utilisé durant les années 1950 et 1960 anti-nauséeuxchez les femmes enceintes, et comme sédatif.
Il a été découvert qu'il est à l'origine de graves malformations congénitales. Ces effets tératogènes sont dans un premier temps occultés ou niés, notamment par le fabricant Grünenthal GmbH (de). Dans un deuxième temps, ils font l'objet d'un scandale sanitaire qui aboutit au retrait du médicament du marché mondial à partir de 1961. Aujourd'hui, le thalidomide est utilisé de façon extrêmement contrôlée pour ses propriétés immunomodulatrices et antitumorales.
Synthétisé en Allemagne de l'Ouest par la firme pharmaceutique suisse Ciba en 1953, le thalidomide est repris par l'entreprise pharmaceutique Grünenthal GmbH en 1954 et mis sur le marché en 1957. De 1957 à 1961, le laboratoire allemand Chemie Grünenthal commercialise le thalidomide, prescrit partout dans le monde : Europe, Afrique, Amérique du Sud et Amérique Centrale, Asie et Océanie, pour ses effets contre les nausées chez les femmes enceintes. Alors que des documents sont demandées par l'agence de contrôle des médicaments américaine, afin de permettre sa commercialisation aux Etats-Unis, les médicaments contenant du thalidomide sont immédiatement retiré du marché. En quatre ans, d'utilisation, on compte plus de 20 000 victimes dans le monde, dont 3 000 en Allemagne.
En ce début du XXIe siècle, la moitié des personnes affectées sont encore en vie, mais elles sont porteuses de handicaps moteurs lourds, occasionnés par les médicaments. Des études qui sont toujours en cours laissent penser que la molécule pourrait passer par l'inhibition de la transcription de l'ADN et en conséquence de l'angiogenèse du foetus[4], ce qui causerait ces malformations. Les effets tératogènes, responsables des malformations, se transmettraient par le truchement d'ADN[4]. Les enfants des personnes victimes pâtiraient donc de la présence d'effets tératogènes de la molécule, présente dans leur organisme.
Cette tragédie a eu un effet accélérateur important dans la mise en place de normes plus strictes de sécurité sanitaire pour la mise sur le marché des médicaments et des produits phytosanitaires, comme les pesticides. Ce scandale a été un déterminant de la création du centre mondial de pharmacovigilance, aujourd'hui basé à Uppsala en Suède[5].
Interdit pour son usage initial, le thalidomide fait depuis le début du XXIe siècle un modeste retour : il est testé dans des essais cliniques pour son efficacité possible sur le traitement de la lèpre, dans le traitement de certaines inflammations (par blocage du TNF), pour la maladie de Crohn, pour certains myélomes multiples avancés et quelques autres cancers spécifiques, pour lesquels ses effets tératogènes peuvent être utiles dans le traitement des patients, mais conservent leur dangerosité pour le corps humain (augmentation de la formation de caillots de sang et donc des problèmes cardiaques, notamment).