Les tribus sont une institution archaïque de la Rome antique, qui remonte à la période royale. Elles furent créées pour regrouper les citoyens en fonction de leur domicile urbain ou rural, relation qui devient obsolète sous la double influence de la transmission par héritage paternel de l'appartenance à une tribu et du brassage de la population romaine. Sous la République romaine, elles atteignent le nombre de 35 tribus et elles forment les circonscriptions électorales qui s'expriment lors de la tenue des comices tributes.
Sous la République, deux systèmes[1] de division en tribus se superposent[2] : le premier est dit « romuléen »[1] car les historiens antiques en attribuaient la création à Romulus[3] ; et le second, « servien »[1] car ils en attribuaient la création à Servius Tullius[4]. Le système « romuléen » est ternaire et décimal[2] ainsi que religieux[4] : les citoyens sont répartis entre trois tribus[2] dites « romuléennes »[1] — Tities, Ramnes et Luceres[4] — de dix curies chacune, chaque curie ayant son propre culte[2]. Le système « servien » est territorial[2] et non religieux : les citoyens sont répartis entre des tribus dites « serviennes »[1] dont le nombre semble avoir d'abord été de quatre[5] — correspondant aux tribus dites « urbaines »[6] — puis a évolué jusqu'à trente-cinq[7] par la création de trente-et-une autres tribus — correspondant aux tribus dites « rustiques »[8].