La violence dans le bouddhisme est une expression qui réunit deux concepts a priori contradictoires, si l'on considère les idéaux de non-violence (ahimsa), de compassion (karuna) et de bienveillance (metta) associés au bouddhisme. En effet, dans sa doctrine originelle, Gautama Bouddha enseigne qu'il faut « renoncer à toute violence envers les êtres vivants, mobiles et immobiles[1] ». L’historien des religions Bernard Faure relève qu'aujourd'hui, des figures médiatiques telles que Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, ou le moine d'origine vietnamienne Thích Nhất Hạnh véhiculent l'image du bouddhisme présenté comme une « doctrine pacifique »[2]. Pourtant, selon Faure, l'étude des faits historiques montre que « les contre-exemples ne manquent pas » et que, tant dans son histoire que dans les pays dont il est la religion principale, le bouddhisme a été impliqué dans différents épisodes et formes de violence, et cela parce que cette doctrine « [s'est] adapt[ée] aux divers contextes culturels et sociopolitiques »[2]. Le professeur Michael Jerryson, relève lui aussi que dans l'histoire du bouddhisme, en 2 500 ans, il y a eu de nombreux cas de violence provoqués par des individus ou des structures bouddhiques[3].
Les cas de violences existent d'ailleurs dans l'histoire récente de différents pays dont la religion officielle est le bouddhisme. Ainsi de la guerre civile au Sri Lanka qui a opposé, de 1983 à 2009, la majorité cinghalaise bouddhiste à la minorité tamoul. Ainsi encore, depuis les années 2010, des violences contre des musulmans suscitées par des groupes extrémistes comme le Mouvement 969 en Birmanie ou le Bodu Bala Sena au Sri Lanka[4]. Le 14e dalaï-lama a cependant appelé ces mouvements à cesser ces combats et à mettre en pratique la non-violence[5].
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