Yeshe Tsogyal

Yeshe Tsogyal
Représentation de Yeshe Tsogyal à Samye Ling
Titre de noblesse
Impératrice consort (d) (Empire du Tibet)
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Père
མང་རྗེ་ཐོད་དཀར་ལེགས། (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Autres informations
Maîtres
བལ་པོ་ཤཱི་ལ་མཉྫུ། (d), Padmasambhava, Padmasambhava (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Yeshe Tsogyal

Yeshe Tsogyal (tibétain : ཡེ་ཤེས་མཚོ་རྒྱལ, Wylie : Ye shes mtsho rgyal, de (tibétain : ཡེ་ཤེས, Wylie : ye shes, « sagesse primordiale », (tibétain : མཚོ, Wylie : mtsho, « lac » et tibétain : རྒྱལ, Wylie : rgyal, « vainqueur » ou « souverain », parfois traduit comme Victorieux océan de sagesse), est un grand maître Nyingmapa, l'élève principale et consort spirituelle de Padmasambhava avec qui elle a caché des trésors pour les futurs Tertöns au Tibet. Elle est également connue pour avoir compilé ses enseignements et rédigé ses biographies. Considérée la mère du bouddhisme tibétain et du Vajrayana, elle est aussi appelée Dame de Kharchen (tibétain : མཁར་ཆེན་བཟའ་ལྷ་ལྕམ, Wylie : mkhar chen bza' lha lcam) ou Reine du lac de Karchen (tibétain : མཁར་ཆེན་བཟའ་མཚོ་རྒྱལ, Wylie : mkhar chen bza' mtsho rgyal).

Selon la tradition, Yeshe Tsogyal aurait été une princesse de Karchen (777-837 ou 757-817), épouse de l'Empereur de l'Empire du Tibet, Trisong Detsen (740797), devenue parèdre de Padmasambhava et dépositaire de son enseignement, grâce à son don de mémoire absolue. Elle fait partie de ses 25 grands disciples, distinguée dans l’ensemble pour sa capacité de ressusciter les morts. Yeshe Tsogyal a été l'épouse, la disciple, et l'héritière spirituelle de Padmasambhava. Elle est parfois considérée comme une réincarnation de la mère du Bouddha et prenait les formes apparentes d'autres déités comme Ganga Devi[1] Vajravārāhī (truie de diamant), Sarasvati, Tara, Vajrayogini, Prajnaparamita ou Samantabhadri, parèdre de Samantabhadra. Son nom évoque également celui de la Dame des Eaux (tibétain : ཆུ་ཆལ་གྱལ་མོ, Wylie : chu chal gyal mo) de la religion populaire, d’origine prébouddhiste. Bien que sa biographie la plus connue (XVIIe siècle) la décrive victorieuse en débat contre des partisans du bön, elle est au nombre des grandes figures féminines du tantrisme de l’ouvrage du maître bonpo Dechen Bangmo (1918).

Dans la tradition Nyingmapa, elle révèle en rêve ou en vision aux tertöns les enseignements cachés de Padmasambhava, dont la Sphère du cœur (Longchen Nyingthig), base du dzogchen, révélée à Jigme Lingpa (1729–1798), et se trouve au centre de méditations sadhana. Les yoginis tibétaines célèbres sont souvent considérées comme son émanation. Son personnage dans la littérature religieuse offre un modèle d’identification aux pratiquantes et incarne l’introduction du bouddhisme au Tibet. Elle est considérée un bouddha du bouddhisme tibétain, très importante en particulier dans la tradition Nyingmapa.

  1. Keith Dowman, Sky Dancer: The Secret Life and Songs of Lady Yeshe Tsogyal, Ithaca: Snow Lion, 1996